Le marché européen du gaz ne serait pas du tout acquis pour l'Algérie. ainsi, selon l'hebdomadaire Jeune Afrique, la crise financière et des prix trop bas pourraient remettre en cause ces perspectives d'approvisionnement. Celui-ci rappelle les prévisions de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) calculées, en 2008, lesquelles tablent sur la hausse de la consommation annuelle de l'Europe, laquelle devra accroître son approvisionnement en gaz de 100 à 120 milliards de m3 par an d'ici à 2020 . Néanmoins, la crise financière, suivie par la crise grecque, a entraîné une chute de presque 7 % de la consommation de gaz dans l'Union européenne (UE) en 2009 (essentiellement du fait de la baisse de l'activité industrielle), et de nombreux projets gaziers ont été radicalement revus. Néanmoins, l'Europe, qui veut avant tout réduire sa dépendance croissante à l'égard du gaz russe, lorgne notamment du côté de l'Asie centrale et de l'Afrique du Nord. L'entreprise Edison (Italie) conduit ainsi le projet de gazoduc ITGI, qui transportera 10 milliards de m3 de gaz par an depuis l'Azerbaïdjan, via la Turquie et la Grèce (un accord gréco-turc a été signé le 14 mai). Parmi les projets rivaux, celui du consortium Nabucco, plus ambitieux mais moins réaliste, qui prévoit de transporter 30 milliards de m3 vers l'Europe centrale, et celui de l'alliance Trans Adriatic Pipeline (TAP), qui associe le norvégien Statoil, le suisse EGL et, depuis le 20 mai, l'allemand EON, et propose un tronçon reliant la Grèce à l'Italie, via l'Albanie De même, de l'autre côté de la Méditerranée, l'Algérie et l'Égypte pourraient fournir de 25 à 30 milliards de m3 supplémentaires. D'ici juillet, l'Algérie aura d'ailleurs mis en service son nouveau gazoduc Medgaz vers l'Espagne. Un autre, baptisé Galsi, entrera en activité en 2016, direction l'Italie, via la Sardaigne. Mais ces perspectives d'approvisionnement sont menacées par un prix du gaz historiquement bas et par l'évolution des relations de l'UE avec les pays exportateurs. " Je pense qu'en Algérie comme en Libye on n'a pas assez confiance dans le marché du gaz parce qu'on trouve les prix trop bas ", explique John Hamilton, spécialiste de la région, à la revue African Energy. Domenico Dispenza, directeur général des opérations de l'italien ENI, le plus grand opérateur étranger en Afrique du Nord a indiqué pour sa part, que " des projets sont reportés,” explique-t-il. Est-ce vraiment le bon moment pour l'Algérie et la Libye de faire des investissements supplémentaires."