Le 10e Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG), prévu le 19 avril à Oran, deuxième plus grande ville d'Algérie, abordera la possibilité de coopération avec les différents forums internationaux de l'énergie en vue de promouvoir l'industrie gazière et de renforcer son marché international, a indiqué lundi le ministre algérien de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, cité par l'agence de presse APS. M. Khelil a tenu ces propos lors d'une conférence de presse en marge de sa visite à Oran (ouest). Il a assuré que la coopération avec des organismes comme l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et l'Agence internationale de l'énergie sera "fructueuse" pour le Forum des pays exportateurs de gaz et lui permettra d' atteindre ses nombreux objectifs. Le ministre a souligné que l'Algérie compte beaucoup sur cette réunion, la dixième du genre, à laquelle participeront 11 ministres des pays membres de l'OPEP ainsi que quatre ministres en tant qu'observateurs. Cette réunion pourra aboutir à des décisions et des solutions en mesure de relancer le marché gazier international et rendre aux prix leur stabilité, notamment à la lumière du marché libre "spot", a-t-il notamment ajouté. M. Khelil a annoncé, dans ce contexte, que l'Algérie présentera des propositions "très importantes" lors de cette réunion, dans le cadre de l'étude qu'elle a réalisée à la demande des pays membres du FPEG. Il sera présenté une stratégie basée sur la révision du volume de production et de l'offre, dans le but d'assurer un équilibre entre les prix sur le marché libre (4 dollars aujourd'hui) et les prix adoptés pour les contrats de vente à long terme (entre 7 et 8 dollars actuellement), a-t-il dit. Selon M. Khelil, ce forum, dont les pays membres assurent un quota de production estimé à 42 % de la production totale mondiale du gaz et disposent de 73 % des réserves mondiales de ce produit énergétique, sera une occasion pour dégager des recommandations "utiles" pour le marché international du gaz, notamment en ce qui concerne l'échange d'informations, de points de vue et d'expériences relatifs à tous les aspects de l'industrie gazière. Il faut dire que la production de gaz de schiste est devenue une proportion très importante de la production totale de gaz américaine qui était sur le déclin. Elle a été la cause d'une forte baisse du prix du gaz dans le pays et a affecté de ce fait la rentabilité des mégaprojets du Golfe persique et de leurs usines de liquéfaction très coûteuses. Aussi, les inquiétudes à propos de la menace que représentent les gaz non conventionnels ne cessent de grandir chez les grands producteurs de gaz naturel. L'Algérie et la Russie affichent certaines appréhensions. Khelil a expliqué que le marché mondial du gaz a connu de grands changements en une courte période, ajoutant qu'actuellement, ''l'offre dépasse la demande et les prix du gaz dans les marchés des contrats spot et à terme ont reculé à de faibles niveaux, et une menace réelle existe pour les contrats d'exportation de gaz à long terme". Il convient de signaler que le gaz non conventionnel représente à peine 4 % des réserves mondiales de gaz, selon les estimations de l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Mais il a assuré 12 % des volumes produits dans le monde l'an dernier. M. Khelil, président en exercice de l'OPEP pour l'année 2008, a expliqué que cette conférence internationale "sera un forum mondial du gaz naturel liquéfié qui regroupera tous les intervenants, dont des experts en industrie gazière, pour présenter les nouvelles technologies dans ce domaine et débattre des mécanismes de développement du marché du gaz naturel liquéfié à l'ère des crises économiques et de la baisse de la demande sur ce produit”. Il sera également abordé le développement technologique des industries basées sur le gaz, l'évolution des investissements dans le domaine du gaz naturel liquéfié et les défis de la sécurité industrielle et de l'environnement dans le domaine de la production, de la fabrication et de la commercialisation du gaz.