L'or a de nouveau brillé de tous ses feux cette semaine, se hissant à courte portée des 1000 dollars l'once, accompagné de l'argent, qui a bondi à un plus haut depuis 13 mois, tandis que les métaux du groupe platine profitaient de craintes sur la production en Afrique du Sud. La valeur de l'or a atteint cette semaine jusqu'à 997,80 dollars l'once, à courte portée du seuil de 1000 dollars, poussé par un regain d'intérêt des investisseurs. "Le métal jaune a fait les gros titres, quand la demande renaissante des investisseurs a poussé le métal jusqu'à son niveau le plus haut depuis février, manquant de justesse le seuil psychologique de 1000 dollars l'once", a commenté James Moore, analyste chez Bullion Desk. Selon lui, "les chiffres ont montré le retour d'une demande d'or de la part des investisseurs, par l'intermédiaire du fonds indiciel coté SPDR. Au rythme où la demande d'or progresse, le métal semble bien parti pour dépasser son pic de 1006 dollars de février, et peut-être même son record historique de mars 2008". L'once d'or s'était propulsée à un record de tous les temps à 1032,70 dollars, le 17 mars 2008. Des analystes jugeaient toutefois les gains de cette semaine fragiles, en raison de l'extrême faiblesse de la demande dans le secteur de la bijouterie. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 989 dollars vendredi au fixing du soir, contre 955,50 dollars vendredi dernier. L'argent s'est montré encore plus dynamique que l'or, grimpant jusqu'à 16,28 dollars l'once, son niveau le plus fort depuis août 2008, sur lequel l'intérêt des investisseurs s'est porté. Le mouvement a eu lieu "lorsque le plus gros fond indiciel coté ETF a enregistré un investissement massif de 61,18 tonnes", ont expliqué les analystes de Barclays Capital. Mike McGlone, directeur des investissements chez Standard & Poors souligne que l'argent a été "la star de l'année 2009, avec un gain de 31,02% depuis le 1er janvier, enregistré pour l'indice S&P GSCI". Le fond indiciel Standard & Poors-Goldman Sachs est l'un des plus importants véhicules d'investissement indexé sur le prix des matières premières. La hausse des prix a été moins marquée pour les métaux du groupe platine, qui ont toutefois terminé la semaine sur un petit gain. "Les prix des métaux du groupe platine continuent de grimper, car les interruptions de production se poursuivent, Impala ne parvenant pas à obtenir un accord sur les salaires", notaient les analystes de Barclays Capital. Les employés d'Impala Platinum, groupe minier sud-africain et deuxième producteur mondial de platine, sont en grève, mobilisée pour l'amélioration de leurs conditions de salaires. Malgré cela, les prix du platine n'ont pas fait mieux que début août, lorsqu'ils étaient montés à 1 292 dollars l'once. De même, le palladium n'a pas dépassé les 290,85 dollars, un plus haut depuis un an atteint la semaine dernière. Les métaux de base se sont écartés de leurs pics touchés récemment, à l'exception du plomb, dont les cours se sont envolés à des niveaux plus vus depuis 16 mois, dopés par le scandale des contaminations en Chine, qui a entraîné la fermeture de plusieurs fonderies polluantes. "Le cuivre, le nickel et les autres métaux de base ont évolué trop haut par rapport aux niveaux qui peuvent s'expliquer par l'offre et la demande", estime Eugen Weinberg, analyste chez Commerzbank. "La hausse des stocks du London Metal Exchange, le déclin des frets maritimes, et le déclin, anticipé, des importations de métal par la Chine devraient mettre un terme à l'envolée récente" des cours des métaux, a-t-il argumenté. Après avoir fortement grimpé au mois d'août (le nickel, le zinc et le cuivre ayant renoué avec leurs niveaux d'il y a un an) le marché des métaux semble avoir perdu son élan. R.T.M.