La Chine et les Etats-Unis ont estimé dimanche à Hanoï que la Corée du Nord devrait "entendre le message" selon lequel la communauté internationale ne tolèrera pas son programme d'armement nucléaire, a indiqué un responsable chinois. "Les deux parties pensent que la Corée du Nord devrait entendre le message de la communauté internationale, selon lequel la possession d'une bombe nucléaire n'aura pas le soutien de la communauté internationale", a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Liu Jianchao. Il a fait cette déclaration à l'issue d'une rencontre en tête-à-tête dimanche entre les présidents chinois Hu Jintao et américain George W. Bush, en marge du sommet annuel du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (Apec) au Vietnam. Selon un haut responsable américain, cette rencontre avec les Chinois a permis de dégager un début de consensus. "Cela fait un moment maintenant que nous disons que nous voulons une première session réussie (de négociations) et que cela dépendait de notre capacité à trouver un consensus avec les Chinois", a indiqué à des journalistes ce haut responsable ayant requis l'anonymat. "Je pense que nous commençons à y parvenir", a-t-il ajouté, refusant de préciser les points de convergence avec Pékin sur les gestes attendus de Pyongyang pour reprendre les négociations à six (Etats-Unis, Chine, Russie, Japon, deux Corées) sur le programme nucléaire nord-coréen. "Je ne veux pas rentrer dans les détails parce que je ne veux pas qu'on pense que nous avons des désaccords, parce qu'en fait, nous progressons bien (...) sur ce que nous voulons que les Nord-Coréens fassent", a-t-il poursuivi. Le président américain tente depuis son arrivée vendredi à Hanoï d'unifier la position des membres de l'Apec face à la menace nucléaire nord-coréenne. Le responsable américain a en outre fait état de "rumeurs" sur des discussions que les Chinois auraient eues avec les dirigeants nord-coréens. "Mais nous n'avons pas encore confirmation", a-t-il noté. "Ils ne nous ont pas parlé de la nature de leur conversation avec les Nord-Coréens mais ont bien parlé de la convergence de nos objectifs", a-t-il conclu. Un peu plus tard, les 21 membres de l'Apec ont exprimé leur "forte inquiétude" après l'essai nucléaire effectué le 9 octobre par la Corée du Nord et ont appelé à la reprise des négociations à six. Cette déclaration, non écrite, a été lue à huis-clos par le président vietnamien Nguyen Minh Triet, selon des délégués. "Nous devrions persister à résoudre le problème à travers le dialogue et en travaillant patiemment à l'objectif d'une péninsule (coréenne) dénucléarisée dans un avenir proche", a indiqué le président chinois à son homologue américain. "Nous avons tous souligné l'importance de la résolution 1718 du Conseil de sécurité des Nations unies et le fait qu'elle doit être mise en oeuvre", a-t-il dit, estimant que les sanctions prévues par la résolution étaient plus un "moyen" qu'une fin en soi. Les pays membres du G-20 ont condamné dimanche à l'unisson le récent essai nucléaire réalisé par la Corée du Nord, mais n'ont pas suivi la proposition japonaise faite la veille d'inclure cette position dans la déclaration finale de la réunion annuelle à Melbourne, a déclaré leur hôte australien. "Tous les pays représentés au G-20 déplorent cet essai et l'instabilité dont il menace la péninsule coréenne", a déclaré le ministre des Finances australien Peter Costello lors d'une conférence de presse qui marquait la fin de deux jours de réunions closes.