Le premier exercice, qui aura lieu du 25 au 28 juillet, mobilisera une vingtaine de navires et sous-marins, ainsi que quelque 200 avions Les exercices militaires entre Corée du Sud et Etats-Unis prévus à partir du 25 juillet prochain, visent à envoyer un «message fort» à Pyongyang, accusé du torpillage d'un navire sud-coréen, a affirmé hier le secrétaire américain à la Défense Robert Gates, tout en avouant que le problème nord-coréen risquait de durer. «Ces exercices constituent un message fort à l'attention de la Corée du Nord», a assuré le chef du Pentagone devant un parterre de soldats américains stationnés au nord de Séoul, sur une base militaire située à seulement 20 kilomètres de la frontière avec la Corée du Nord. Au total, quelque 28.500 soldats américains sont déployés en Corée du Sud. M.Gates a indiqué qu'un premier exercice conjoint mobiliserait prochainement dix navires américains, ainsi que huit navires sud-coréens et des moyens aériens. Le porte-avions américain George Washington et trois croiseurs sont attendus aujourd'hui en Corée du Sud pour prendre part à ces manoeuvres. Les détails de cette série d'exercices devraient être annoncés hier, à l'issue d'une rencontre entre M.Gates et son homologue sud-coréen, Kim Tae-Young. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton est également attendue à Séoul aujourd'hui. La Corée du Sud et les Etats-Unis, s'appuyant sur les conclusions d'une enquête internationale, accusent la Corée du Nord d'être responsable du naufrage fin mars de la corvette sud-coréenne Cheonan qui avait causé la mort de 46 marins. Pyongyang nie vigoureusement toute implication. Le 9 juillet, le régime a échappé à une accusation directe de la part du Conseil de sécurité de l'ONU qui a seulement condamné «l'attaque». M.Gates a qualifié cette condamnation de «ferme et claire» et estimé que la «pression» continuait à «monter lentement sur la Corée du Nord». Il a toutefois estimé que la communauté internationale, qui s'efforce de convaincre Pyongyang de renoncer à ses programmes atomiques, serait sans doute confrontée au problème nord-coréen pendant «plusieurs années». «Les questions de prolifération nucléaire et de missiles continuent de représenter de sérieux défis pour nous et nos alliés», et «c'est un défi continu qui doit être géré sur plusieurs années», a-t-il dit. Selon un haut responsable américain de la défense, les prochaines manoeuvres militaires américano-coréennes s'étendront sur «plusieurs mois» et comprendront des exercices dédiés à la défense anti-sous-marine. Ces annonces pourraient provoquer des tensions avec la Chine, alliée de Pyongyang, qui a déjà exprimé son opposition à des exercices en mer Jaune, entre ses côtes et la péninsule coréenne. M.Gates a assuré que ces exercices n'avaient «rien de provocateur». «Les exercices se tiendront au large des côtes coréennes, pas chinoises», et «nous menons des exercices de ce type depuis des décennies», a-t-il fait valoir. Toutefois, a-t-il prévenu, «personne ne doit douter du fait que nous comptons effectuer ces exercices dans les deux mers», Jaune et du Japon. M.Gates a enfin annoncé qu'il se rendrait mercredi (aujourd'hui) avec Hillary Clinton à la frontière hautement militarisée entre les deux Corée, afin de «montrer notre engagement durable auprès de la Corée du Sud». Les deux hauts responsables américains participeront ensuite à des discussions avec leurs homologues respectifs, au moment où Séoul commémore le 60e anniversaire du déclenchement de la guerre de Corée (1950-1953), qui a fait, selon les estimations, entre deux et quatre millions de morts.