Les prix des métaux de base échangés au London Metal Exchange ont tenté de rebondir cette semaine, alors que les craintes sur la santé financière de la zone euro s'estompaient d'un cran et que les investisseurs voyaient d'un bon oeil les stocks baisser. Les métaux industriels, sensibles à la conjoncture, ont profité comme le pétrole, les marchés d'actions et l'euro, d'une baisse des inquiétudes sur la zone européenne. "Les prix ont continué à grimper alors que le marché retrouvait la force d'ignorer les craintes économiques", commentait Nicholas Snowdon, analyste chez Capital Economics. Ces craintes sur l'Europe se sont de plus estompées d'un cran cette semaine après l'émission réussie d'obligations d'État dans plusieurs pays de la zone euro, notamment en Espagne. Les difficultés budgétaires de la zone euro avaient fait redouter une rechute de l'économie mondiale. Sensibles à la conjoncture, les métaux industriels avaient alors plongé début juin à leurs niveaux les plus déprimés depuis des mois. "Les cours des métaux industriels devraient dépasser l'an prochain les niveaux qu'ils avaient atteint avant la récession, à l'exception de l'aluminium et de l'acier", des métaux dont les capacités de production sont excédentaires, prédit Jason Schenkel, analyste du cabinet Prestige Economics. Exprimés en dollars, les cours des métaux ont également profité de l'effet positif d'un affaiblissement du billet vert face à l'euro, qui a repassé jeudi pour la première fois le seuil de 1,24$. Troisième facteur de soutien, les niveaux de stocks de plusieurs métaux ont continué à baisser dans les entrepôts du London Metal Exchange. Les réserves de cuivre ont atteint cette semaine 450 000 tonnes, une décrue de près de 100 000 tonnes par rapport à leur niveau de février. Celles de nickel sont descendues à 131 000 tonnes, leur étiage le plus bas depuis la mi-novembre. Profitant de ce climat plus clément, les métaux ont grimpé jusqu'à mercredi. Mais en fin de semaine, le marché a perdu son élan, les cours lâchant alors tout ou partie de leurs gains. Les opérateurs ont par ailleurs suivi avec intérêt le sort du site de Doe Run, au Pérou. Opéré par une filiale de Renco, ce site pourrait fermer définitivement le 24 juin si les activités n'ont pas repris à cette date, a menacé le gouvernement. Le site, qui produit du zinc, du plomb, du cuivre, de l'or et de l'argent, est quasiment à l'arrêt depuis un an, en raison d'une restructuration financière, puis d'une exigence de l'État qui souhaite une mise aux normes environnementales. Les cours du cuivre ont effacé les pertes qu'ils avaient subies début juin, à la faveur d'un apaisement des craintes sur l'Europe. Au terme de six séances consécutives de progression, les prix du métal rouge ont atteint mercredi 6667$ la tonne, revenant à leur niveau du 2 juin. Très sensible à la conjoncture mondiale, le cuivre, utilisé notamment dans le bâtiment, avait plongé la semaine dernière jusqu'à 6037,50$ la tonne, son prix le plus faible depuis début octobre 2009. L'aluminium est remonté jusqu'à 2043$, renouant avec son niveau de fin mai. Sur le LME, une tonne de cuivre pour livraison dans trois mois valait 6365$ la tonne vendredi à 14H00 GMT contre 6480$ la tonne vendredi dernier à la même heure. De leur côté, les prix du transport maritime ont accéléré leur chute la semaine dernière, l'indice reflétant l'évolution des prix du transport de produits pétroliers ayant même atteint son niveau le plus bas de l'année. L'indice composite Baltic Dry Index (BDI), moyenne des prix pratiqués sur 24 routes mondiales de transport en vrac de matières sèches (minerais, charbon, métaux, céréales, etc.), a enregistré une troisième semaine de baisse. Il a terminé vendredi 11 juin à 3.288 points, son niveau le plus bas en sept semaines, contre 3.844 points le vendredi précédent. Le 26 mai, l'indice s'était pourtant redressé jusqu'à 4.209 points, un plus haut depuis fin novembre 2009. Le Baltic Panamax Index (BPI), qui comporte sept routes dont la plupart concernent les céréales, a également accentué son repli, alors qu'il avait atteint le 20 mai un pic depuis septembre 2009. Il a fini vendredi dernier à 3.361 points, un plus bas depuis fin février, contre 3.878 points une semaine plus tôt. De leur côté, les frets pétroliers ont aussi cédé du terrain. L'indice Baltic Dirty Tanker Index (BDTI), moyenne des taux pratiqués sur onze routes de transport de pétrole brut, a plongé jusqu'à 890 points, un plus bas depuis début mars, avant de se redresser en fin de semaine. L'indice, qui avait dépassé à la mi-mai 1.100 points, un seuil proche de son pic de janvier (1.216 points, un plus haut depuis décembre 2008), a depuis perdu son élan. Il a fini à 912 points, contre 903 points le 5 juin. L'indice Baltic Clean Tanker Index (BCTI), moyenne des prix pratiqués sur cinq routes de produits pétroliers raffinés (essence, gaz liquéfié, fioul de chauffage, etc.) a suivi la même trajectoire. Après un creux jusqu'à 634 points, son niveau le plus bas depuis le 24 décembre 2009, il a terminé vendredi à 647 points, contre 637 points une semaine plus tôt.