Avec une augmentation de l'endettement global de 52%, l'équilibre financier de la Société nationale de l'électricité et du gaz Sonelgaz, est menacé, d'où l'urgence de trouver une solution adéquate. "Le groupe a rencontré des difficultés depuis le gel de l'augmentation des tarifs de l'électricité en 2006, pour assurer le financement de son programme d'investissement", a indiqué, hier, le P-DG du groupe Sonelgaz, M. Noureddine Bouterfa, lors d'une conférence de presse animée à Alger à l'occasion de la présentation du bilan 2009 du groupe Sonelgaz. "La Sonelgaz, constituée en Holding, a investi 240 milliards de DA en 2009, ce qui représente 176 % du Chiffre d'affaires énergie qui, a atteint 136 milliards de DA durant la même année et en évolution de 5.4% par rapport à 2008. Alors que les charges nettes ont augmenté de 32% par rapport à 2008", a-t-il ajouté, insistant sur la nécessité de trouver une solution à l'équilibre financier du groupe. L'une des solutions préconisées par le même responsable est d'aller vers une augmentation des tarifs qui, rappelle-t-on, a été écartée par les pouvoirs publics pour des raisons typiquement sociales. Ou bien, l'Etat algérien qui est le propriétaire du groupe doit lui venir en aide afin d'éviter la situation de crise. En effet, "les difficultés financières du groupe ont engendré un résultat déficitaire de -14.5 milliards de DA et la baisse constante du résultat net consolidé depuis quatre ans", a-t-il noté en considérant que ces résultats étaient prévisibles. Malgré le déséquilibre existant entre les investissements et les résultats, qui est dû essentiellement au gel des tarifs, M. Bouterfa a estimé que la priorité a été donnée à l'amélioration de la qualité de service et d'assurer l'équilibre des systèmes électriques et gazier et de garantir l'approvisionnement du client en énergie. "Nous avons choisi de considérer en priorité l'amélioration de nos réalisations physiques et la création de richesses, car l'essentiel est de permettre à nos sociétés de continuer à exercer leurs métiers, donc de vivre, et répondre à la demande en décidant les ouvrages au bon moment et de les réaliser dans les délais", a-t-il insisté en se félicitant, à cet effet, des projets de réalisation des usines de fabrication des panneaux photovoltaïques. "Le groupe Sonelgaz compte investir, d'ici 2020, plus de 465 milliards de dinars pour réaliser et installer une capacité de production de 375 MW en photovoltaïque", s'est réjouit M. Bouterfa en insistant sur le fait le plus important ayant marqué l'exercice 2009, à savoir la puissance maximale appelée, enregistrée en plein été atteignant 7280 MW, soit une évolution de 14.37 % par rapport à la même période de l'année 2008. De son côté, M. Abdelkader Choual, directeur exécutif des finances et de la comptabilité du groupe, a présenté le bilan de l'exercice 2009, qui a battu tous les records, selon lui, en termes d'investissements. En effet, les 240 milliards de DA (plus de 3 milliards de dollars) investis, soit en progression de 17% par rapport à l'année 2008. Selon ce responsable, le manque de ressources propres, notamment après le gel des tarifs "a poussé la Sonelgaz à recourir aux crédits bancaires, y compris un découvert de 165 milliards de DA, pour couvrir 76% de ces investissements". Pour le reste de la couverture financière, l'Etat a participé à hauteur de 16% et les clients à hauteur de 8%, précise-t-il. L'investissement dans la production s'est élevé à 87,5 milliards de DA, soit 36% du total des investissements, en raison de l'application du plan d'urgence de la filiale SPE (Société algérienne de production de l'électricité) tandis que les participations de Sonelgaz ont dépassé les 12 milliards de DA. Quant à l'activité de Transport de l'électricité, le rapport présenté fait état de plus de 66 milliards de DA (28% du total des investissements) ont été dépensés en hausse de 16% par rapport à 2008. Ce progrès résulte, selon lui, de l'importance du programme de développement du réseau Haute Tension à travers la réalisation, en 2009, de 32 postes électriques et 40 lignes et l'ouverture de chantiers de 21 postes et 39 lignes. Pour ce qui est du transport du gaz, l'année précédente a enregistré un investissement de 45,4 milliards de dinars (19% du total), soit une hausse de 107% par rapport à 2008. Plus de 40,6 milliards de dinars ont été, par ailleurs, investis dans la distribution, a-t-il encore indiqué. Evoquant la production d'électricité qui a atteint 42,8 TWH en 2009, en évolution de 7% par rapport à 2008, le document a rappelé la mise en service, durant le même exercice, de 6 centrales électriques de type turbines à gaz (Larbaâ, Relizane, Ain Djasser, M'sila, Annaba et Alger port). Totalisant une puissance de près de 2000 MW, qui s'ajoute aux 1200 MW de la centrale de type cycle combiné de Hadjret Nouss, ces centrales ont augmenté, en une année, les capacités du parc de production nationale de 42%. L'ampleur des dépenses d'investissement a cependant contribué à l'augmentation des charges nettes qui ont cru de 32% par rapport à 2008, conduisant à une "dégradation" de la situation financière de la Sonelgaz en 2009, selon le rapport. C'est ainsi que l'année écoulée a enregistré un résultat net d'exploitation déficitaire de 4,6 milliards de dinars contre 139 millions de DA en 2008 alors que le chiffre d'affaires des filiales de Sonelgaz (électricité et gaz) n'a pour sa part augmenté que de 5,4% pour atteindre 136 milliards de DA. Le chiffre d'affaires de l'ensemble des sociétés du groupe, y compris les filiales travaux, périphériques et participations, est de 224,7 milliards de dinars. Enfin, concernant les ressources humaines, les 33 sociétés formant le groupe ont recruté, en 2009, près de 3000 agents permanents et 10 600 agents temporaires portant son effectif global à 65 560 salariés dont 38 183 permanents.