Pour Sonelgaz, il s'agit de rénover son réseau, ce qui nécessite une grande manne financière. Autrement dit, ces coupures sont un indicateur de la nécessité d'un investissement. Pour cela, l'augmentation des prix reste une option sérieuse pour Sonelgaz. Depuis quelques jours, plusieurs wilayas du pays endurent des coupures d'électricité à répétition. S'il ne s'agit pas de délestage, puisque M. Bouterfa a souligné que l'Algérie va s'éloigner du spectre des délestages, l'on s'interroge dès lors sur l'origine de ces coupures. Ces dernières, selon une source bien informée, sont dues à la forte consommation électrique en ces moments de grandes chaleurs, un pic de consommation qui n'est pas supporté par la production actuelle en matière d'électricité. Ainsi, certains transformateurs de la Sonelgaz rompent sous le poids de la demande. Sonelgaz se retrouve du coup face à un dilemme et le directeur général Nourdine Bouterfa, qui n'avait de cesse de le répéter, estime qu'il n'existe qu'une seule alternative pour que ces coupures cessent. Il s'agit de rénover le réseau de Sonelgaz, ce qui nécessite une grande manne financière. Autrement dit, ces coupures sont un indicateur de la nécessité d'un investissement afin de renforcer le système électrique conformément à la demande. La grande chaleur fait que les appareils de conditionnement de l'air marchent à un régime soutenu notamment le soir. Les climatiseurs, ventilateurs, réfrigérateurs, affaiblissent considérablement le système électrique et les capacités d'approvisionnement, d'où les coupures survenant assez fréquemment. Découlent donc des taux inhabituels de consommation d'électricité, réclamant du coup des moyens de production supplémentaires. Il s'agit donc pour Sonelgaz de modifier la disposition de son réseau pour pouvoir en contre-partie répondre à la forte demande en électricité des citoyens. Ceci confirme la montée constatée depuis 2006, et qui a nettement progressé jusqu'à juillet 2008, selon la même source qui ajoutera que la pointe matin a évolué de plus de 64% par rapport à la pointe matin de l'été 2003, aujourd'hui comparable à la pointe soir. D'ailleurs, un incident majeur est survenu mercredi 15 juillet 2009 après la perte au même moment de trois groupes de production. Ce sont, donc, des records de consommation d'électricité enregistrés pendant le mois de juin de l'année en cours. Selon une source bien informée, afin de faire face à ces coupures d'électricité en cette période de fortes chaleurs il est nécessaire de mobiliser des moyens de production complémentaires. C'est le rôle des opérateurs réseaux de Sonelgaz qui surveillent de près, en ces périodes de pointe, a accroître sa production pour justement répondre à l'augmentation de la demande. Aussi, afin d'éviter ces désagréments, des centrales sont exceptionnellement revendiquées pour ces heures de pic, pendant que des centrales fonctionnent de manière continue assurant la couverture ordinaire en électricité. Sur un autre registre et afin d'améliorer le service et dans le cadre d'un projet global intitulé “projet 2000 MW”, les équipes de l'engineering du groupe Sonelgaz sont parvenues à mettre en service, depuis hier, les premiers groupes de centrales de type turbines à gaz de Larbaâ et de Relizane, mais aussi dans d'autres villes. La réalisation de nouvelles centrales électriques fait partie des projets de Sonelgaz. Des centrales d'une puissance totale de 2000 MW permettront à Sonelgaz de disposer d'une capacité de production consistante capable de répondre à la demande nationale en électricité. Ceci sachant que pour 2011/2012, il est prévu le lancement des deux mégacentrales de type cycle combiné d'une puissance totale de 1 200 MW chacune à Terga à l'ouest du pays et Koudiet Eddraouch à l'est et ce, en plus de la centrale en activité depuis 2008 à Oran. Cela dit, dans le même contexte, il est prévu au cours de cette année 2009 le lancement de plusieurs nouvelles centrales, dans les villes d'Alger, Larbaâ, Relizane, Annaba, M'sila et Batna. En faveur de ces nouvelles centrales, Sonelgaz compte renforcer ses capacités de production et assurer l'équilibre entre l'offre et la demande en électricité, en particulier lors de pics de consommation en été, mais aussi en hiver. Toutefois, ceci est un grand projet d'investissement pour Sonelgaz qui avec cette demande croissante voit ses installations endommagées nécessitant de l'entretien et réparations. Pour Sonelgaz, l'arrêt des coupures dépend donc de l'augmentation des prix de l'électricité. “Avec le gel des tarifs de l'électricité, Sonelgaz risque la dissolution si l'on suit le code du commerce”, a affirmé le P-DG de Sonelgaz, Nourdine Bouterfa, il y a un mois dans ces mêmes colonnes. De ce fait, Sonelgaz n'a plus la capacité d'autofinancement pour assurer les massifs investissements prévus, elle qui compte investir près de 30 milliards d'euros d'ici 2019, ce qui représente presque 3 000 milliards de dinars. C'est donc la seule alternative pour Sonelgaz de permettre des investissements avec de nouveaux transformateurs qui mettront fin à ces coupures. Il faut savoir que les pertes d'énergie ont coûté à Sonelgaz 10 milliards de dinars, selon le directeur des finances de la société. Ceci sans parler des mauvais payeurs, mais aussi des voleurs d'énergie. Dans ce sens, la facture pour Sonelgaz s'est avérée salée représentant 7 à 8 milliards de dinars. Des centaines de milliers de clients ne paient pas l'électricité, notamment ceux habitant les bidonvilles ou habitations précaires à cause des branchements illicites au réseau. Ce sont pas moins de 40 milliards de centimes représentant à eux seuls les créances des clients de Sonelgaz entre autres la clientèle privée, les administrations, les PME publiques et privées et l'ADE. Il faut aussi savoir que le vol de câbles a engendré à Sonelgaz des pertes et pas des moindres estimées entre 30 et 40 milliards de centimes, se retrouvant victime de la mafia du cuivre. Ainsi, le dossier d'augmentation des tarifs de l'électricité repose dans les bureaux du Premier ministre depuis quatre ans et est rejeté à chaque fois pour des considérations de paix sociale, estime le gouvernement. Aujourd'hui, la situation est telle que les abonnés ne cessent de se plaindre des coupures. Néanmoins, s'il est de leur droit légitime de désapprouver ces coupures et de se plaindre, il n'en demeure pas moins que le directeur général de Sonelgaz ne peut rien en l'état actuel des choses, afin de régler et de manière définitive ces problèmes de coupures. La solution du côté de Sonelgaz à travers le directeur général Nourdine Bouterfa reste indéniablement l'augmentation des prix, afin de permettre un réseau solide. Si le gouvernement accepte les revendications de Sonelgaz, il doit alors songer à régler aussi définitivement d'autres revendications comme celle relative à l'augmentation des salaires face à la cherté de la vie. Chérif Memmoud