Les Etats-Unis et l'Europe se sont efforcés vendredi, à minimiser leurs divergences sur la façon de lutter contre les déficits, gonflés par deux années de crise, sans porter atteinte à une reprise économique encore fragile. Le Premier ministre britannique, David Cameron, a affirmé, dans ce sens, qu' " il n'existe aucune divergence entre les Etats-Unis et l'Europe sur la stratégie à adopter pour préserver la reprise économique mondiale". Les pays qui ont les plus gros déficits "ont besoin d'accélérer leur action", a-t-il déclaré en marge d'un sommet annuel des 8 pays les plus industrialisés qui a été ensuite élargi en au 20, avec des pays émergents, hier soir et aujourd'hui, à Toronto. Ces pays doivent s'assurer qu'ils ne vivent pas au-dessus de leurs moyens, a précisé le Premier ministre britannique. "C'est ce que nous avons fait en Angleterre. Cela va pousser à la confiance parce que les gens voient qu'il y a un gouvernement fort qui a un plan", a-t-il précisé. Un peu plus tôt, son porte-parole avait aussi fait valoir que les Etats-Unis "reconnaissent que dans des pays comme les nôtres, qui ont des problèmes spécifiques de déficit, il y a de bonnes raisons pour accélérer le rythme de la consolidation budgétaire". Il avait aussi prédit que le G20 allait "reconnaître" cette nécessité. "Je pense qu'il est tout à fait cohérent de défendre énergiquement le besoin de consolidation budgétaire et d'être en même temps favorable à la croissance", avait conclu le porte-parole. Pour sa part, un responsable de l'administration américaine a fait état d'un consensus au sein des pays du G8 sur la nécessité de se concentrer dans l'immédiat sur la croissance et "à moyen terme" de s'attaquer aux déficits. "Il y a un consensus large chez les dirigeants du G8, une convergence de vues si vous voulez, sur la poursuite d'une croissance durable tout en réaffirmant, naturellement, les engagements partagés en commun sur les progrès de la consolidation budgétaire", a-t-il dit. Pour une source européenne, cela signifie que si la consolidation des finances publiques est nécessaire, le retrait des politiques de soutien à l'activité "doit être phasé dans le temps et se faire de façon progressive, en fonction de la situation de chaque pays". Quant à la chancelière allemande, Angela Merkel, qui a rallié le reste de l'Europe à la lutte contre les déficits, a simplement noté que la discussion entre membres du G8 "n'a pas été controversée et s'est fondée sur une grande compréhension mutuelle". Sur ce dernier thème, Barack Obama a invité, vendredi, les autres pays du G20 à suivre l'exemple des Etats-Unis alors qu'il vient d'obtenir un vote du Congrès en faveur d'une refonte de la réglementation du secteur. "J'espère que ce week-end à Toronto nous pourrons capitaliser sur ce progrès en coordonnant nos efforts en faveur de la croissance économique, de la poursuite des réformes financières et du renforcement de l'économie globale", a-t-il dit. "Nous avons besoin d'agir de concert pour une simple raison: la crise a prouvé et les événements continuent de montrer que nos économies sont inextricablement liées", a ajouté le président américain. Si les Etats-Unis estiment avoir fait leur part des engagements passés avec la loi adoptée vendredi, l'Europe réclamera de son côté au G20 une taxation sur les banques et une autre sur les transactions financières. Hostiles à ces projets, des pays comme le Canada et le Japon font valoir que leurs banques, qui ont bien résisté à la crise, ne doivent pas être soumises à de telles sanctions. Outre, lors d'un entretien avec Angela Merkel en marge du G8, le Premier ministre japonais, Naoto Kan, a plaidé pour que la situation individuelle de chaque pays soit prise en considération dans ce genre de débats. La chancelière allemande a concédé de son côté que les choses "ne se présentent pas très bien" sur ce front.