L'Italie a déjà pris les devants en annonçant avoir arrêté les mesures nécessaires pour maximiser les livraisons algériennes. Le conflit gazier russo-ukrainien vient de prouver toute la dépendance de l'Europe à la Russie. Pour recouvrer son indépendance, l'Europe tente de diversifier ses approvisionnements et ses fournisseurs pour ne pas être l'otage de la Russie. Aussi, de nouvelles mesures auraient été prises pour relancer les négociations avec l'Algérie et d'autres pays, à l'instar de la Libye, la Norvège, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas. Sur ce point, l'Algérie semble bien placée avec ses projets Medgaz et Galsi, opérationnels cet été pour le premier et en 2013 pour le second. Et dans le cas où les déclarations européennes d'indépendance seraient de nature à pousser Moscou et Kiev à jouer un peu plus sur les nerfs des Européens en faisant durer leur bras de fer, ce serait une aubaine pour l'Algérie. Hier, Kiev et Moscou ont accepté la proposition européenne d'envoyer des observateurs en Ukraine, et les pays européens les plus touchés par la crise reçoivent du gaz en provenance d'Allemagne et de Hongrie. Mais si le gaz russe pourrait bientôt «couler» à nouveau dans les gazoducs européens, le fond du problème, lui, n'est toujours pas résolu. Le géant russe, Gazprom, a accepté d'accueillir les observateurs étrangers chargés de vérifier les livraisons de gaz russe à l'Ukraine, et de permettre le réapprovisionnement de l'Europe. Cette commission, qui doit s'assurer que le transit du gaz russe vers l'Europe via l'Ukraine se fait sans encombre, sera composée notamment de représentants de Gazprom, Naftogaz, des ministères de l'Energie russe et ukrainien et d'acheteurs européens de gaz russe, a affirmé Alexeï Miller, patron de Gazprom. Jeudi dernier Vladimir Poutine a confirmé au président de la Commission européenne José Manuel Barroso, lors d'une conversation téléphonique, que la Russie recommencerait à envoyer du gaz à l'Ukraine dès que les observateurs seraient en place. Le président russe Dmitri Medvedev a, quant à lui, nuancé ces propos en indiquant que la Russie ne reprendrait les livraisons de gaz à l'Europe via l'Ukraine qu'après la signature d'un «accord formel» sur la création de ladite mission. Toutefois, l'Europe ne pourra recevoir de gaz russe via l'Ukraine qu'après un délai minimum de trois jours suivant le moment où Moscou décidera de rouvrir les vannes. D'ailleurs, le fournisseur de gaz Rosukrenergo, filiale du géant gazier russe Gazprom, exige toujours le paiement d'une dette de 614 millions de dollars par Kiev. L'Ukraine est privée d'approvisionnements gaziers depuis le 1er janvier, faute d'un accord avec Moscou sur les tarifs et des arriérés de dette. De nombreux pays d'Europe sont touchés par cette coupure, en pleine vague de froid. Les plus affectés sont ceux d'Europe centrale, comme la Bulgarie et la Slovaquie, ou les Balkans. D'autres ont annoncé avoir commencé à puiser dans leurs réserves de gaz. «Ce déploiement devrait conduire à la restauration des livraisons russes de gaz vers les pays européens», a précisé l'Union européenne dans son communiqué sanctionnant l'accord. Pour ce faire, le Premier ministre tchèque Mirek Topolanek, s'est rendu hier à Kiev. Tandis que le Premier ministre russe Vladimir Poutine effectuera une visite en Allemagne les 16 et 17 janvier, a indiqué hier le gouvernement russe dans un communiqué. M.Poutine rencontrera la chancelière allemande Angela Merkel. Mais en attendant la mise en oeuvre définitive de l'accord, plusieurs pays de l'Europe centrale et balkanique ainsi que la France continuaient hier d'être affectés fortement bien que le conflit russo-ukrainien semble s'apaiser.