La moitié de la quantité de lait en poudre importée profite au secteur privé. L'Etat n ‘est pas en mesure d'aller au-delà de la subvention consacrée au lait en poudre importé. Le kilo de poudre payé par le Trésor public à 320DA est cédé aux unités de production à 159DA, «ce qui leur permet de réaliser une marge bénéficiaire assez importante», a annoncé hier, le directeur général de l'Office interprofessionnel du lait (Onil), M.Benyoucef Mohamed Tahar. La moitié de la quantité importée, 6200 tonnes profite au secteur privé. Ajoutant les 6000 tonnes distribuées aux unités du secteur public, et la production nationale évaluée à près de 2,5 milliards de litres, Benyoucef constate que les besoins locaux sont largement bien couverts. Rien ne motive, selon lui, les craintes soulevées par les producteurs de lait en sachet, encore moins la revendication d'augmenter à 10DA le prix du sachet vendu actuellement à 25DA. «Le marché sera approvisionné d'une manière normale. L'Etat a pris en charge très au sérieux ce dossier. A l'heure actuelle, je peux, affirmer qu'aucune des unités à travers le pays n'est en panne de matière première» rassure-t-il. Au mois d'avril les producteurs ont demandé, lors d'une rencontre organisée à Blida, l'augmentation du montant de la subvention du litre de lait qui est actuellement de 7 dinars, et ce, au vu de la hausse des prix de l'aliment du bétail. Les producteurs insistent sur le fait qu'ils sont pénalisés en cédant le sachet de lait à 25DA. A cet effet, ils ont appelé à une réduction du montant de la TVA. La problématique du lait, selon M.Benyoucef, passe inéluctablement, par l'encouragement de la production nationale. Dans ce sens, il affirma que l'amélioration de la collecte de lait figure parmi les priorités de l'Etat «qui aspire à réduire la facture d'importation de la poudre de lait, estimée à 700 millions de dollars.» Il est à rappeler que la filière lait, qui connaît une croissance annuelle de 8% avec un taux de collecte inférieur à 15% des besoins nationaux, reste fortement dépendante de l'importation de poudre de lait. Le déficit de sa production en lait frais, est estimé à environ 1 milliard de litres par an, alors que le seuil pour une autosuffisance est de 3,2 milliards de litres par an. La substitution du lait cru à la poudre reste encore insuffisante en raison d'un déficit dans les structures de collecte et du coût élevé de cette dernière. La production de lait pasteurisé représente 90% de l'activité des laiteries et elle est tributaire des importations de la poudre de lait alors que le lait de vache collecté a un taux d'intégration de 30%. Le pays compte 900.000 vaches laitières. Là, encore, la balle est dans le camps des autorités publiques pense le directeur de l'Onil. «L'importation des vaches laitières, essentiel pour réaliser l'autosuffisance, doit absolument être soutenue par l'Etat.» Les résultats, conclut-il, vont se concrétiser dans quatre à cinq ans.