Depuis 2008, la réduction de la facture des importations était le cheval de bataille du gouvernement qui a instauré, à partir de juillet 2009, des mesures qui ont imposé des restrictions à l'activité import et limité les transferts de devises. Une année après, une nouvelle mesure semble pointer à l'horizon. Cette mesure aura un double effet, réduire les importations des produits finis en limitant les transferts de devises. Le gouvernement serait, en effet, en train de préparer une mesure instaurant un "droit de change aux importateurs", révèlent des sources citées par le quotidien électronique TSA. "La Banque d'Algérie veut fixer des quotas de devises aux importateurs de sorte que chacun ne pourra pas importer au-delà d'une certaine somme. Ce sera un droit de change fixe", explique-t-on de même source. A rappeler, dans ce sens, que les pouvoirs publics ont instauré, récemment, une autorisation préalable à toute opération d'importation des zones de libre-échange (Gzale et UE ). La soumission de l'importation des produits en provenance des zones de libre-échange, à un accord de l'administration est perçue comme un contrôle plus strict de l'activité du commerce extérieur par les milieux d'affaires algériens, alors qu'officiellement, les autorités algériennes l'ont justifiée par le besoin d'établir des statistiques. Il faut dire aussi que le gouvernement veut, coûte que coûte, freiner l'hémorragie induite par le transfert des devises vers l'étranger. Après avoir exigé le quitus fiscal pour tout transfert de dividendes, la Banque d'Algérie avait, rappelle-t-on, durci les conditions de transfert des devises en imposant aux entreprises désirant transférer des devises de fournir des attestations fiscales de leurs prestataires et fournisseurs à l'étranger. Et aujourd'hui, la Banque d'Algérie durcira davantage le contrôle des flux de devises en limitant les capitaux qui serviront à l'achat des produits finis de l'étranger. Le gouvernement qui surveillent les importations en recourant aux quotas annoncés, va sans nul doute inquiéter les importateurs qui ne se sont pas encore accommodés au crédit documentaire instauré dans la LFC 2009, comme unique moyen de paiement des importations. Ces derniers redoutent en fait un retour aux quotas d'importation en vigueur durant les années de l'économie dirigée. "Instaurer un droit de change signifie un retour sur la politique de convertibilité partielle du dinar alors que les patrons réclament la convertibilité totale du dinar", estime un directeur d'un groupe privé interrogé par TSA. Cette mesure vise également les banques privées déjà dans le collimateur du gouvernement depuis quelque temps. Les autorités reprochent aux banques privées, toutes des filiales de banques étrangères, de faire trop de commerce extérieur et peu de financement aux entreprises. "Nous n'avons reçu aucune note de la Banque d'Algérie concernant d'éventuels quotas de devises. La mesure me paraît difficile à mettre en pratique. Mais le gouvernement a d'autres moyens pour compliquer l'acte d'importer", affirme ce même responsable. Pour rappel, la facture des importations qui était estimée à 50 milliards de dollars en 2008 avait contraint le gouvernement à adopter une batterie de mesures visant à réduire les importations et limiter le transfert de capitaux vers l'étranger, en juillet 2009 à l'occasion de la promulgation de la LFC 2009. Il s'agit, entre autres, de la suppression du crédit à la consommation, de l'instauration du Credoc comme seul moyen de paiement des importations.