Les prix du pétrole se repliaient légèrement hier à l'ouverture des échanges à New York, le marché reprenant son souffle après deux séances de forte hausse. Vers 13h10 GMT, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en août s'échangeait à 75,29 dollars, en baisse de 15 cents par rapport à la veille. Il avait bondi de 3,46 dollars sur les deux séances précédentes, soit près de 5%. Vers 10h00 GMT (12h00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août s'échangeait à 75,08 dollars, en hausse de 37 cents par rapport à la clôture de mardi. "On a eu une belle progression cette semaine grâce aux chiffres des stocks et à la hausse des marchés boursiers, et le marché reprend son souffle", a commenté Tom Bentz, de BNP Paribas. Déjà portés par le fort rebond des marchés boursiers cette semaine, les cours ont reçu le soutien jeudi du département américain de l'Energie (DoE), qui a fait état d'une chute de cinq millions de barils des réserves de brut la semaine dernière aux Etats-Unis. Les prix "continuent de reprendre leur terrain perdu, se consolidant autour de 75 dollars, alors que le marché recommence prudemment à se préoccuper des facteurs spécifiques au pétrole", ont estimé les analystes de Barclays Capital. La demande des Américains s'affiche désormais en hausse de 5,1% sur un an, à 19,3 millions de barils par jour, selon de DoE. "Mais le marché reste bien approvisionné, comme c'est le cas depuis plus d'un an", a nuancé M. Bentz. "A moins que les stocks de brut ne baissent de sept millions de barils par semaine pendant trois mois, il sera difficile de se montrer excessivement positif concernant ces chiffres". "Le marché continue à suivre les marchés d'actions, avec de faibles volumes d'échanges, sachant que des acteurs importants du marché sont encore absents ou réticents à agir après le repli des cours début juin", commente de son côté Andrey Kryuchenkov, analyste du fonds VTB Capital. "Les facteurs exogènes (au pétrole) continuent à dicter la tendance des cours", abonde Olivier Jakob. Ainsi, le couple habituel "dollar faible et Bourses vaillantes" maintenait les prix en petite hausse vendredi. Après que les places asiatiques eurent terminé en légère hausse, leurs homologues européennes progressaient un peu à l'ouverture vendredi. Devenu le reflet de la confiance des investisseurs dans la reprise mondiale, l'euro a de son côté atteint vendredi son niveau le plus haut depuis deux mois face au dollar, utilisé au contraire comme baromètre de leur frilosité. L'affaiblissement du dollar permet aux opérateurs munis d'autres devises d'acheter davantage de pétrole et il incite les gérants de fonds à jouer la diversification de portefeuille en achetant des matières premières. Pour Eugen Weinberg, analyste chez Commerzbank, la forte baisse des stocks de brut est également à prendre avec précaution. Sachant que ce mouvement s'explique en partie par une baisse des importations de pétrole en provenance du golfe du Mexique, "on peut s'attendre à ce que les réserves progressent de nouveau dans les prochaines semaines, à condition que le transport et les infrastructures ne soient pas touchées par des tempêtes tropicales", écrit-il. Les cours ont été "aidés jeudi par la montée des marchés d'action, de meilleures prévisions de croissance mondiale émises par le Fonds monétaire international, une forte baisse des stocks (américains) de brut, des chiffres sensationnels de croissance pour la demande de distillats et par l'apparition de La Nina dans le Pacifique, qui pourrait stimuler les ouragans dans le golfe du Mexique", complète M. Hufton, analyste du courtier PVM. Un épisode climatique de type "Niña" se dessine dans l'océan Pacifique, habituellement annonciateur d'une saison cyclonique active et de moussons plus fortes qu'à l'ordinaire en Asie.