Echaudée par la marée noire qui pollue les côtes du golfe du Mexique, l'administration Obama avait décidé de suspendre les forages en eaux profondes. La Maison-Blanche, a initialement interdit les forages en eaux profondes pour un semestre, le temps d'enquêter sur les causes de l'explosion d'une plate-forme pétrolière, le 20 avril, dans le golfe du Mexique, à l'origine de la marée noire actuelle. Néanmoins, le moratoire Obama ne fait pas le consensus ni en interne, ni à l'international. Ainsi, un juge de La Nouvelle-Orléans, Martin Feldman, avait annulé, le 22 juin, le moratoire décrété par l'administration Obama, qui avait aussitôt annoncé son intention de faire appel. Mais , la cour d'appel de La Nouvelle-Orléans a rejeté jeudi la demande de l'administration Obama de suspendre la décision de justice annulant un moratoire de six mois sur les forages pétroliers en eaux profondes. Le département de l'intérieur a réaffirmé, jeudi, qu'il allait prononcer un nouveau moratoire sur les forages en eaux profondes, en réaction à la décision de la cour d'appel. Il n'a pas donné de date d'annonce de ce nouveau moratoire. "Au vu de ce que nous avons appris depuis la marée noire, il est de plus en plus évident que les compagnies [pétrolières] n'ont peut-être pas les moyens suffisants pour faire face à une marée noire. Par conséquent, et comme le secrétaire [à l'intérieur] l'a déjà dit, il va décider d'un nouveau moratoire", a déclaré un porte-parole du département de l'intérieur. Une décision qui risque fort de déclencher une nouvelle bataille juridique. Il faut dire, aussi, que ce moratoire a fait réagir les regroupements énergétiques internationaux. Dans ce contexte, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) avait demandé, récemment , aux Etats-Unis de reconsidérer leur demande d'un moratoire sur les forages pétroliers en haute mer. "Nous ne devrions pas vraiment interdire (les forages en mer) et il ne faut pas arriver à des conclusions, sans étude sérieuse", avait affirmé le secrétaire général de l'Opep, Abdallah al-Badri à. Il a assuré que l'industrie pétrolière avait revu ses méthodes d'exploitation après l'explosion survenue le 20 avril sur une plateforme de BP dans le Golfe du Mexique. "Nous espérons que les Etats-Unis vont reconsidérer leur décision", a dit M. al-Badri. Aussi, et selon un rapport de l'Agence internationale de l'énergie la marée pourrait amputer la production mondiale de pétrole de 900 000 barils par jour (b/j) par rapport au niveau qu'elle aurait dû atteindre en 2015. Si l'on en croit le directeur général de l'Agence internationale de l'Energie, Nobuo Tanaka, la marée noire dans le golfe du Mexique pourrait nettement diminuer la production mondiale de pétrole. Une situation de nature à faire grimper le cours. Selon l'AIE, les conséquences du naufrage de la plate-forme de BP en Louisiane pourrait amputer la production mondiale de pétrole de 900.000 barils par jour (b/j) par rapport au niveau qu'elle aurait dû atteindre en 2015. Début juin, l'AIE estimait dans un rapport que les mesures prises par le président américain pourrait, s'il est prolongé, retirer jusqu'à 100 000 à 300 000 b/j de la prévision de production de brut américain dans le golfe du Mexique d'ici 2015. Mais désormais, les chiffres sont revus à la hausse, d'autres pays pouvant emboîter le pas au chef de l'Etat américain. "Si d'autres pays tels que l'Angola, le Brésil et la Mer du Nord suspendent les nouveaux projets de développement en mer (...), l'impact sur la production mondiale de pétrole pourrait être de 800.000 à 900.000 b/j en 2015", a ainsi déclaré M. Tanaka,. Même si ce déclin de production ne représenterait que 1% de l'offre mondiale, il ne "peut être ignoré", a-t-il ajouté. Une déclaration qui pourrait faire grimper le cours qui peine actuellement à progresser. Pourrait s'ajouter à cela un impact potentiel supplémentaire de 550.000 b/j du fait de risques sur la production du Brésil, de l'Angola et du Nigeria.