La marée noire qui s'est produite dans le golfe du Mexique semble avoir fait prendre conscience aux groupes pétroliers et gaziers des effets désastreux des marées noires et de la nécessité également de se regrouper pour les contenir sans trop de dégâts. C'est dans ce but que quatre grands groupes pétroliers, les américains Exxon Mobil, Chevron, Conoco Phillips et l'anglo-néerlandais Shell vont consacrer collectivement un milliard de dollars à la préparation d'un système de réponse commun aux futures éventuelles marées noires. Ils ont, en fait monté, un consortium qui pèse un milliard de dollars et qui sera mis au service de la lutte contre les marées noires. Les quatre groupes ont en effet annoncé, dans un communiqué rendu public, un plan pour bâtir et déployer un système de réponse rapide qui sera disponible pour «capter le pétrole et contenir les fuites dans l'éventualité de futures explosions de puits en eaux profondes dans le golfe du Mexique». Au milliard de dollars, s'ajouteront des coûts additionnels de maintenance et de fonctionnement.Le système envisagé devrait pouvoir agir à une profondeur de «3 000 mètres et être en mesure de contenir 100 000 barils par jour voire plus, ultérieurement», ajoute le communiqué. Le nouveau système sera «flexible», «adaptable» et pourra commencer à être mis en place en «24 heures», détaille le communiqué. Il pourra aussi «répondre aux problèmes éventuels de plusieurs types de puits et d'équipements pétroliers, avec une variété de débits et de conditions météorologiques». «Ce système offre des avantages déterminants par rapport à l'équipement existant de réponse (aux marées noires) car il sera préconçu, construit et prêt à être déployé rapidement en eaux profondes dans le golfe du Mexique», expliquent les quatre groupes. Il est actuellement développé par «une équipe d'ingénieurs maritimes et de génie civil des quatre entreprises», et «des équipes dédiées assurent la maintenance, l'inspection et la préparation du dispositif et de l'équipement sous-marin». Cet effort commun va prendre la forme d'une organisation à but non-lucratif, «l'Entreprise de confinement des puits marin». D'autres entreprises seront invitées à y participer. Cette entreprise vise à «accélérer l'amélioration de la sécurité sur les plateformes de forage en eaux profondes ainsi qu'à protéger l'environnement du golfe du Mexique, qui représente 30% de la production de gaz et de pétrole américaine, générant 170 000 emplois américains», conclut le communiqué.Les quatre groupes rappellent par ailleurs qu'ils ont mis en place «plusieurs groupes de travail pour développer la prévention» dans le forage, avec notamment l'inspection des puits et la mise en œuvre de nouveaux critères de certification des puits, dont l'installation d'obturateurs anti-éruption.Trois mois après l'explosion et le naufrage dans le golfe du Mexique de la plateforme pétrolière Deep water Horizon, exploitée par BP, le groupe pétrolier britannique n'a toujours pas mis un terme définitif à la fuite de pétrole à l'origine de la pire marée noire de l'histoire des Etats-Unis, une situation qui semble l'avoir fragilisée. Et c'est peut-être cette situation qui l'a poussé à se séparer de ses activités de raffinage et de distribution, peu rentables, selon le quotidien britannique Sunday Times qui a rapporté l'information dimanche dernier. La cession des raffineries et des stations-service du groupe britannique, la réduction de ses activités en Amérique du Nord et un moindre recours à la sous-traitance dans l'ingénierie sont quelques-unes des options mises à l'étude pour dessiner le BP post-marée noire, affirme le journal qui cite des sources actionnariales anonymes.Les raffineries et les stations-service de BP emploient 50 000 personnes dans le monde, soit plus de la moitié de ses 80 000 employés, alors qu'elles ne comptent que pour 3% de son bénéfice imposable, souligne le Sunday Times.Ces mesures viendraient en plus des ventes colossales d'actifs en préparation, dont le Financial Times croyait savoir vendredi dernier qu'elles pourraient s'élever à 20 milliards de dollars, soit le double de ce qu'avait annoncé BP en juin dernier. Le groupe céderait notamment pour 12 milliards de dollars d'actifs à l'américain Apache Corporation, dont une part de BP dans Prudhoe Bay, le plus grand champ pétrolifère d'Amérique du Nord. Selon le Sunday Times, l'accord final pourrait être annoncé avant la publication, demain, du résultat semestriel du pétrolier. «BP semble avoir accepté qu'il sera une entreprise plus modeste (après la marée noire). Il est disposé à envisager toutes les éventualités», a commenté un actionnaire cité par le quotidien. Le coût de la fuite de pétrole au large des côtes de la Louisiane (sud des Etats-Unis) pour le pétrolier britannique s'est élevé jusqu'à présent à 3,5 milliards de dollars et les sommes réclamées en guise de compensation pourraient atteindre dix fois ce chiffre. Depuis l'explosion, puis le naufrage, le 22 avril dernier, de sa plateforme Deepwater Horizon, le géant britannique BP fait l'objet d'une pression aussi bien politique que populaire et financière. Il semblerait que du gaz hautement combustible s'était «infiltré dans le puits». Le Congrès américain enfonce le clou; les élus américains qui enquêtent sur la marée noire ont affirmé disposer d'éléments indiquant qu'un dispositif crucial de sécurité «mal conçu» fuyait avant l'accident. Y. S. Schlumberger : un chiffre d'affaires en progression de 7,4% La société de services pétroliers franco-américaine Schlumberger a réalisé au deuxième trimestre un résultat des activités poursuivies hors charges quasi-stable à 818 millions de dollars, ou 0,68 dollar par action. Le chiffre d'affaires a progressé de 7,4% à 5,94 milliards de dollars. Par rapport au trimestre précédent, toutes les régions ont enregistré une hausse de leurs chiffres d'affaires et une progression de leurs marges tirées par une solide performance en Amérique du Nord et en Amérique latine, a déclaré Andrew Gould, P-DG de Schlumberger. Pour le reste de l'année, le groupe continue de prévoir un renforcement progressif de l'activité dans la plupart des régions du monde. Schlumberger ne prévoit pas de reprise de l'activité de forage en eau profonde dans le Golfe du Mexique cette année. Dans d'autres régions de forage en eau profonde, le groupe n'a pas observé et n'anticipe pas de réductions des programmes ou de retards importants du fait du moratoire sur le forage dans le Golfe du Mexique. Le rebond de la demande de pétrole a été relativement solide et les prévisions actuelles pour l'année à venir plaident en faveur d'une intensification progressive de l'activité d'exploration et de production, estime le groupe. Concernant le gaz naturel, les données économiques restent plus difficiles, l'offre de gaz naturel liquéfié et de gaz non conventionnel aux États-Unis semblant rester supérieure au rebond de la demande.Dans l'ensemble, Schlumberger considère que la tendance actuelle d'une reprise lente mais avérée de l'activité se poursuivra probablement ainsi jusqu'à ce qu'il ait une meilleure visibilité du caractère durable de la reprise de l'économie mondiale. R.E.