L'Etat a fixé un objectif de mise à niveau de 20 000 petites et moyennes entreprises durant la période 2010 à 2014. Pour cela, il compte mobiliser plus de 380 milliards dinars de ressources publiques en concours directs et en bonifications sur les intérêts des crédits bancaires, ces derniers pouvant totaliser plus de 1 000 milliards de dinars. Le Conseil des ministres qui a été présidé par le président de la république, M. Abdelaziz Bouteflika, a entendu et débattu une communication relative au programme national de mise à niveau des petites et moyennes entreprises. A cette occasion, le chef de l'Etat a tenu à expliquer les motifs de cette démarche. "Les mesures prises au cours de ces dernières années dessinent, en fait, les contours de la démarche économique et sociale du pays, qui place le citoyen et la justice sociale au centre de ses principes, et œuvre à valoriser nos potentialités, dans le cadre d'une économie régie par les règles du marché, de la compétitivité et de la productivité", a-t-il déclaré. Le président de la République a précisé que cette démarche ne vise nullement le retour vers une économie dirigée mais bien à valoriser le travail et la qualité et à préparer le pays à s'insérer avantageusement dans l'économie mondiale. Le développement industriel mobilisera aussi plus de 2 000 milliards DA de crédits bancaires bonifiés par l'Etat pour la réalisation de nouvelles centrales électriques, le développement de l'industrie pétrochimique et la modernisation des entreprises publiques. L'initiative, qui découle du président de la République, répond aux attentes des opérateurs nationaux. Pour autant, elle offre un important soutien de l'Etat à la mise à niveau des petites et moyennes entreprises, selon les modalités suivantes : premièrement, octroi d'une aide publique couvrant 80% du coût du pré-diagnostic et diagnostic dont le montant est établi à 3 millions de dinars, accompagnée d'un crédit bancaire dont les intérêts seront totalement bonifiés pour le reste de cette dépense ; deuxièmement, par l'offre d'un soutien à l'investissement immatériel requis à un niveau de dépense de 3 millions de dinars soit par une aide publique à hauteur de 80% de cet investissement, accompagnée de crédits aux intérêts totalement bonifiés, pour les entreprises dont le chiffre d'affaires est intérieur à 100 millions de dinars, ou soit par une aide publique à hauteur de 50% de cette dépense, accompagnée de crédits aux intérêts totalement bonifiés, pour les entreprises dont le chiffre d'affaires est égal à 100 millions de dinars et inférieur à 500 millions de dinars, soit par un financement par un crédit bancaire dont 4% des intérêts sont bonifiés, pour les entreprises dont le chiffre d'affaires se situe entre 500 millions et 1 milliard de dinars, ou bien par financement par un crédit bancaire dont 2% des intérêts sont bonifiés, pour les entreprises dont le chiffre d'affaires se situe entre 1 et 2 milliards de dinars ; troisièmement par le soutien à l'investissement matériel requis dans une limite de dépense de 15 millions de dinars, soit par une aide directe pour un montant de 10% et crédits bancaires dont 3,5% des intérêts seront bonifiés, pour les entreprises dont le chiffre d'affaires est inférieur à 100 millions de dinars, soit par un financement par crédits bancaires dont 1% à 3% des intérêts seront bonifiés, selon différents paliers de chiffre d'affaires de l'entreprise concernée (allant de plus de 100 millions de dinars à 2 milliards de dinars). Quatrièmement, par des subventions et des bonifications partielles des intérêts sur les crédits bancaires, pour la réalisation des investissements matériels prioritaires, des investissements technologiques et scientifiques, de développement de l'encadrement et de réalisation de la certification de l'entreprise. Ce programme de mise à niveau des petites et moyennes entreprises (PME) sera renforcé par d'autres mesures supplémentaires, à savoir l'ouverture de délégations locales de l'Agence nationale de développement de la petite et moyenne entreprises (PME), la création d'un conseil national de la mise à niveau, le développement des bureaux d'études de mise à niveau, le renforcement des entités publiques chargées de la certification des entreprises, ainsi que le développement de nouvelles zones industrielles le long des principales voies routières et ferroviaires à travers le pays. Il est à rappeler que ce soutien public à la mise à niveau des petites et moyennes entreprises, concorde avec l'ensemble des avantages offerts aux opérateurs par le biais du code des investissements qui est, d'ailleurs, l'important moyen de financement par l'Etat en facilitant le recrutement des jeunes diplômés par les entreprises, le développement en cours d'un réseau d'entité de leasing financier au bénéfice des entreprises, ainsi qu'avec les nouvelles conditions préférentielles aménagées par le code des marchés publics afin d'augmenter la participation des entreprises locales dans la réalisation des commandes publiques. Lors de l'adoption de ce programme, le président de la République a indiqué que cette opération, qui représente l'équivalent de 5 milliards de dollars de ressources publiques, préparera les entreprises nationales à s'adapter aux nouvelles donnes et à affronter la compétition internationale, permettant ainsi la diversification de nos exportations. "Il revient désormais aux entrepreneurs nationaux de se mobiliser pour tirer profit de ce programme que les pouvoirs publics mettent à leur disposition, et de créer en retour de nombreux emplois et d'assurer une production de qualité pour les consommateurs", a insisté le chef de l'état, et d'ajouter, "l'économie de marché ne se décrète pas, elle ne saurait encore moins être un libéralisme sauvage ou une économie de spéculation et de rente. L'économie de marché se bâtit avec le concours de toutes les énergies nationales, qu'il s'agisse de l'Etat qui doit inciter, soutenir et favoriser l'outil national, qu'il s'agisse des opérateurs économiques qui ne sauraient prétendre à la protection de la médiocrité, ou qu'il s'agisse, enfin, des travailleurs qui doivent réaliser que leur bien-être social et la pérennité de leur emploi passent par des gains de productivité, dans le respect de leurs droits sociaux légitimes". Achevant ses remarques sur cet épineux dossier, le chef de l'Etat a veillé au succès de cette opération en instruisant le gouvernement de se coordonner à vulgariser et promouvoir la mise à niveau des petites et moyennes entreprises. A cet effet, il instruit le gouvernement de veiller à prévenir toute malversation dans son déroulement et lui rendre compte annuellement de son exécution.