En plus des mesures déjà prises à travers les lois et textes réglementaires, le Conseil des ministres, tenu le 11 juillet dernier, a affiché une volonté claire de prendre en charge les PME, en instaurant différentes mesures, notamment celles ayant trait à leur mise à niveau. En effet, il a décidé d'octroyer une aide publique couvrant 80% du coût du prédiagnostic et du diagnostic dont le montant est établi à 3 millions de dinars, accompagnée d'un crédit bancaire à taux d'intérêt bonifié pour le reste de la dépense. L'autre mesure a trait au soutien à l'investissement matériel requis dans une limite de dépense de 15 millions de dinars. Cette mesure est appliquée selon les conditions suivantes : aide directe pour un montant de 10% et crédit bancaire à taux d'intérêt de 3,5%, pour les entreprises dont le chiffre d'affaires est inférieur à 100 millions de dinars. L'autre condition est le financement par crédit bancaire avec un taux de 1 à 3% selon différents paliers du chiffre d'affaires de l'entreprise concernée (allant de plus de 2 millions à 100 millions de dinars). La troisième mesure prise dans le cadre da la mise à niveau des entreprises concerne les subventions. En effet, des subventions et des bonifications partielles des intérêts sur les crédits bancaires seront accordés pour la réalisation des investissements matériels prioritaires, des investissements technologiques et scientifiques, le développement de l'encadrement et la réalisation de la certification de l'entreprise. La quatrième et dernière mesure est l'offre d'un soutien à l'investissement immatériel requis à un niveau de dépense de 3 millions de dinars. Celle-ci sera effective selon les modalités suivantes : aide publique à hauteur de 80% de cet investissement, accompagnée de crédit à taux d'intérêt bonifié, pour les entreprises dont le chiffre d'affaires est inférieur à 100 millions de dinars, et l'aide publique à hauteur de 50% de cette dépense, accompagnée de crédit à taux d'intérêt totalement bonifié, pour les entreprises dont le chiffre d'affaires est égal à 100 millions de dinars et inférieur à 500 millions de dinars. Le communiqué de la Présidence précise que l'Etat, qui fixe un objectif de mise à niveau de 20 000 PME durant la période 2010-2014, est «disposé à engager, à cette fin, plus de 380 milliards de dinars de ressources publiques, en concours directs et en bonification sur les intérêts des crédits bancaires». Ces derniers, selon la même source, peuvent totaliser plus de 1 000 milliards de DA. «Ce programme de mise à niveau des PME sera appuyé notamment par l'ouverture des délégations locales de l'Agence nationale de développement de la petite et moyenne entreprise, la création d'un conseil national de la mise à niveau, le développement des bureaux d'études de mise à niveau, le renforcement des entités publiques chargées de la certification des entreprises, ainsi que le développement de nouvelles zones industrielles le long des principales voies routières et ferroviaires à travers le pays.» Après l'adoption de ce programme, le président de la République a souligné que cette opération, qui représente l'équivalent de 5 milliards de dollars de ressources publiques, «préparera les entreprises nationales à affronter la compétition internationale et permettra la diversification de nos exportations». «Il revient désormais aux entrepreneurs nationaux de se mobiliser pour tirer profit de ce programme que les pouvoirs publics mettent à leur disposition, et de créer en retour de nombreux emplois et d'assurer une production de qualité pour les consommateurs», a-t-il précisé. Le FGAR et l'ANDPME au secours des PME «à fort potentiel» Pour ce qui est des structures, le Fonds de garantie des crédits aux PME (FGAR) a financé 420 projets, dont 187 concernent la création de PME et 233 l'extension d'activité. Ces projets permettront, selon les responsables du FGAR, la création de 23 200 emplois. Le coût total de ces garanties financières s'élève à plus de 47 milliards de dinars. Quant au montant global des crédits bancaires sollicités, il est de l'ordre de 26 milliards de dinars, dont 10,4 milliards de dinars pour la création d'entreprises et 16,60 milliards de dinars pour des extensions de PME. Afin de faire bénéficier les petites et moyennes entreprises de ses services, le Fonds de garantie des crédits aux PME (FGAR) signera prochainement une convention avec l'Agence nationale de développement des PME (ANDPME). «Cette convention vise à contribuer au développement des entreprises nationales ayant déjà bénéficié d'un programme de mise à niveau, et ce, en leur délivrant des certificats de garantie financière susceptibles d'augmenter leurs chances d'obtenir les crédits bancaires, nécessaires à leur pérennité», selon le premier responsable de cette structure, relevant désormais du ministère de la PME, de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement. En plus du FGAR, l'Agence nationale de développement des PME (ANDPME) envisage la création, prochainement, de dix annexes dans différentes régions du pays pour faire bénéficier un maximum d'entreprises du programme national de mise à niveau. Afin d'assurer une couverture nationale, l'ANDPME prévoit aussi la mise en place d'annexes dans les wilayas d'Alger, Blida, Sétif, Annaba, Constantine, Oran, Tlemcen, Tiaret, Béchar et Ouargla. S. B.