Un programme national de mise à niveau de 20.000 PME, inscrit au titre du plan quinquennal 2010-2014 du président de la République, sera incessamment lancé (une moyenne de 5000 entreprises par an). A cet effet, le gouvernement est disposé à engager plus de 380 milliards de dinars de ressources publiques en concours directs et en bonification sur les intérêts des crédits bancaires. Dans cette optique, le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, M. Mohamed Benmeradi, a auditionné M. Zaïm Bensaci, président du Conseil national consultatif de la PME pour réfléchir sur « un mode d'emploi » à la hauteur des attentes de la famille des petites et moyennes entreprises. M. Bensaci contacté, hier, est revenu sur cette entrevue qu'il a eue avec le ministre de l'Industrie, en faisant connaître les points forts des objectifs assignés à l'instance qu'il dirige, forcée aujourd'hui de « jouer le rôle » et d'apporter sa pierre à l'édifice en collaboration avec les institutions et les secteurs concernés. Le ministre, rappelons-le, avait réaffirmé que les procédures du dispositif de mise à niveau ont été assouplies, les critères d'émargement redéfinis et de nouvelles aides financières retenues, notamment dans l'accélération du paiement des bureaux d'études nationaux. Il avait aussi assuré qu'il est disposé à examiner toute nouvelle proposition émanant du Conseil et de ses commissions déjà fonctionnelles, soulignant l'importance du volet de la sous-traitance où plusieurs niches peuvent être exploitées entre les donneurs d'ordres et les PME. M. Bensaci fera remarquer à cet effet que l'objectif du gouvernement se veut d'instaurer cette culture de mise à niveau au sein des entreprises qui malheureusement sont toujours «à la traîne» dans ce domaine. SEULES 500 PME ONT REJOINT LE PROCESSUS DE MISE À NIVEAU La nouvelle tendance vise à attribuer des aides, même aux entreprises qui ne sont pas «en bonne santé financière». Chose qui n'existait pas par le passé, souligne M. Bensaci qui regrette le fait qu'actuellement seules 500 PME ont rejoint le processus de mise à niveau. A ce titre, des rencontres et des campagnes de sensibilisation seront prochainement engagées à l'adresse des jeunes et des chefs d'entreprise. Le Conseil va auditionner plus de 40 organisations professionnelles en vue de relever les défaillances et les obstacles empêchant le recours à cette nécessité. M. Bensaci parle dans ce cadre de manque de ressources humaines, de lourdeurs administratives, entres autres contraintes dont il faut tenir compte. Il indiquera qu'il avait proposé au ministre lors de cette rencontre de développer la sous-traitance, d'introduire d'autres mesures pour faciliter l'accès aux crédits et au foncier, à l'exemple des terres publiques mises aux enchères disponibles pour l'investissement. En somme, M. Bensaci affirme que le ministre a rassuré que le Conseil consultatif allait être soutenu et renforcé par d'autres moyens, soulignant sur sa lancée que cette instance fonctionne avec l'aide de cadres qui font du bénévolat et celui-ci « a des limites ». UNE AIDE PUBLIQUE DE 80% Le conseil des ministres, s'articulant autour du programme quinquennal du chef de l'Etat, avait affiché sa volonté de prendre en charge les PME, en instaurant différentes mesures, notamment celles ayant trait à leur mise à niveau. En effet, il a décidé d'octroyer une aide publique couvrant 80% du coût du prédiagnostic et du diagnostic dont le montant est établi à 3 millions de dinars, accompagnée d'un crédit bancaire à taux d'intérêt bonifié pour le reste de la dépense. L'autre mesure a trait au soutien à l'investissement matériel requis dans une limite de dépense de 15 millions de dinars. Cette mesure est appliquée selon les conditions suivantes : aide directe pour un montant de 10% et crédit bancaire à taux d'intérêt de 3,5%, pour les entreprises dont le chiffre d'affaires est inférieur à 100 millions de dinars. L'autre condition est le financement par crédit bancaire avec un taux de 1 à 3% selon différents paliers du chiffre d'affaires de l'entreprise concernée (allant de plus de 2 millions à 100 millions de dinars). La troisième mesure prise dans le cadre da la mise à niveau des entreprises concerne les subventions. En effet, des subventions et des bonifications partielles des intérêts sur les crédits bancaires seront accordées pour la réalisation des investissements matériels prioritaires, des investissements technologiques et scientifiques, le développement de l'encadrement et la réalisation de la certification de l'entreprise. La quatrième et dernière mesure est l'offre d'un soutien à l'investissement immatériel requis à un niveau de dépense de 3 millions de dinars. Celle-ci sera effective selon les modalités suivantes : aide publique à hauteur de 80% de cet investissement, accompagnée de crédit à taux d'intérêt bonifié pour les entreprises dont le chiffre d'affaires est inférieur à 100 millions de dinars, et l'aide publique à hauteur de 50% de cette dépense, accompagnée de crédit à taux d'intérêt totalement bonifié pour les entreprises dont le chiffre d'affaires est égal à 100 millions de dinars ou inférieur à 500 millions de dinars. Le président de la République avait souligné à l'occasion que cette opération «préparera les entreprises nationales à affronter la compétition internationale et permettra la diversification de nos exportations».