Le directeur général du Fonds de garantie des crédits aux PME (Fgar), M. Heumissi Youcef, a déclaré, hier, à l'issue d'une conférence-débat qui s'est tenue au centre de presse d'El Moudjahid, que le Fgar envisage la diversification du marché de la garantie financière par le lancement d'un nouveau produit relatif à la garantie des crédits d'exploitation. Le même expert a déclaré que le Fgar a pour objectif d'accompagner toute PME à la recherche d'un financement de projets. En effet, 39% des projets de PME, qui ont été attestés par le Fgar, ont pu obtenir des crédits bancaires pour la création de 187 projets sur 420 et le reste est en extension. Aussi, ces crédits leur sont alloués pour le renouvellement de leurs équipements. Par ailleurs, il a affirmé que les micro-entreprises, dont l'effectif est en moyenne de 9 employés, étaient en ligne de mire. Sur ce, il a tenu à souligner que les entreprises éligibles pour l'obtention d'un crédit sont toutes des entreprises manufacturières et de services connexes. En effet, la priorité est donnée aux PME présentant des projets répondant à un ou plusieurs critères, en l'occurrence la fabrication de biens ou offres de services inexistants en Algérie, la contribution au maintien ou à la création d'emplois, la réduction des importations et/ou l'accroissement des exportations, la contribution au développement régional du pays et l'innovation par la technologie ou par le savoir-faire, a-t-il précisé. Par contre, il a souligné que les projets des entreprises ne répondant pas à la définition de la PME ne sont pas éligibles, à savoir celles dont l'effectif dépasse les 250 employés, le chiffre d'affaires excèdant 2 milliards de dinars et ayant à leur actif 500 milliards de dinars. Ne sont pas éligibles également au dispositif Fgar les institutions financières, les agences immobilières, les entreprises commerciales, les projets polluant l'environnement ainsi que les crédits pour le refinancement d'une dette antérieure, a-t-il fait savoir. Vu le positionnement stratégique du Fgar, quelques problèmes, entravent néanmoins le financement de certains projets, à savoir la faiblesse des fonds propres, l'insuffisance ou encore l'absence des sûretés à présenter à la banque, l'augmentation du coût de gestion de crédit de petits montants, aussi la hausse du taux de sinistralité de projets de PME en création, notamment durant les trois premières années d'activité et la faiblesse du taux de récupération des garanties réelles mises en jeu d'une moyenne de 30 à 40% et avec des délais très longs, a affirmé M. Heumissi. Par ailleurs, il a tenu à souligner que deux commissions sont mises en place au sein de son organisme, à savoir une commission d'étude des dossiers dont le montant est fixé à 20.000 dinars que le demandeur devra payer au dépôt de son dossier, et une commission d'engagement qui comprend, notamment un crédit classique de 1% par an sur l'encours de la garantie payable en une seule fois à la délivrance du certificat de garantie et un crédit bail de 0,5 % par an sur l'encours du financement garanti. En terme de versement, il a précisé que le paiement de l'indemnisation s'effectue en deux versements. Le premier versement est fixé à 40% de la garantie consentie pour une période de 15 jours, à partir de la mise en jeu de cette dernière, tandis que le deuxième versement s'effectue après constat de l'épuisement des recours utiles. Ceci dit, il a tenu à préciser que l'intervention du Fgar porte sur les montants échus, principalement, du crédit impayé. D'autre part, l'expert a déclaré que le Fgar a attribué aux PME des garanties financières d'un montant global de plus de 10 milliards de dinars, soit un taux moyen de 57%, et cela leur permet de réaliser des projets dont les potentialités de création d'emplois ont été de 23 229, dont 17 965 emplois sont en période d'extension et le reste est à créer. Par ailleurs, il a présenté des perspectives ouvertes par le programme quinquennal à l'horizon de l'année 2014, qui met l'accent sur la création de 200 000 PME/PMI, à savoir la segmentation du marché de la garantie financière, l'accompagnement des PME qui bénéficieront d'actions de mise à niveau auprès de l'ANDPME ainsi que la mise en place d'antennes régionales. A ce propos, M. Heumissi a affirmé que trois d'entre elles seront bientôt mises en place sur le territoire national, en l'occurrence dans la région du Sud, à Béjaïà et à Alger.