Le Fonds de garantie des crédits aux PME (FGAR) a accordé, au 30 juin 2010, des garanties financières à 420 projets de création ou d'extension de PME. Un bilan qui reste modeste, de l'aveu même du premier responsable du fonds, Hemissi Youcef, qui intervenait, hier, dans le cadre du forum d'El Moudjahid. Le directeur général du FGAR estime que « les résultats sont modestes par rapport à la communauté des PME », mais affirme que « ce genre de produit est difficile à s'approprier même dans des pays avancés comme la France où le même genre d'institution a mis neuf ans avant de décoller ». Pour M. Hemissi, « dans une économie longtemps dirigée comme la nôtre, on doit donner du temps à la communauté bancaire de se familiariser avec ce genre de garantie financière ». Le DG du fonds a estimé que la segmentation du marché des garanties, entre le FGAR dont la mission est de garantir les projets de PME dont le coût ne dépasse pas les 50 millions de dinars, et la Caisse de garantie des crédits d'investissement (CGCI), permettra « de donner un nouveau souffle aux activités du FGAR qui pourra consolider son portefeuille d'entreprises ». M. Hemissi déclare aussi fonder des espoirs sur la décision prise, le 11 juillet dernier, par le Conseil des ministres de lancer le financement de la mise à niveau sur cinq ans de 20 000 PME à hauteur de 5 milliards de dollars. Un programme national qui sera piloté par les institutions publiques, dont l'Agence nationale de développement de la PME (ANDPME) avec laquelle le FGAR signera une convention de partenariat prochainement. Selon le DG du FGAR, « les PME, une fois redevenues viables grâce la mise à niveau, seront soutenues par les garanties du fonds ». M. Hemissi a cité, hier, une autre action en cours pour le FGAR, celle de « diversifier ses produits par le lancement d'une garantie de crédits d'exploitation, notamment pour les PME qui ont démarré des projets d'investissement mais qui n'ont pas les financements pour les besoins en fonds de roulement ». Une nouvelle garantie qui sera appliquée aussi à « des entreprises qui se sont autofinancées et qui ont des besoins en crédits d'investissement », souligne encore le DG du FGAR. Dans le détail du bilan du fonds présenté hier, il ressort que le coût global des 420 projets garantis dépasse les 47 milliards de dinars, alors que le montant des crédits qui ont financé ces projets frôle les 27 milliards de dinars et que le montant des garanties accordées a dépassé les 10 milliards de dinars. En pourcentage, le taux moyen de financement par les banques est de 57% du coût des projets, alors que le FGAR a couvert 40% du montant total des crédits alloués. Les projets garantis se répartissent en 233 pour l'extension de l'activité et 187 nouveaux projets. 64% des projets des PME appartiennent à la sphère industrielle, avec une prédominance du secteur du bâtiment et travaux publics qui totalise 95 projets, reléguant ainsi le secteur de l'agroalimentaire à la seconde place avec 87 projets. L'augmentation des projets pour le bâtiment s'explique, selon M. Hemissi, par « le nombre d'infrastructures inscrites dans les plans de relance décidés par le gouvernement ».