A l'ère de la mondialisation, les habitudes alimentaires changent et se transforment du tout au tout. Si dans les pays méditerranéens, l'abandon du régime crétois se fait sentir de plus en plus, les pays d'Asie et d'Europe pourraient bien profiter des bienfants des aliments du Sud, à l'image du lait de chamelle. Selon l'organisation des Nations unies, pour l'alimentation et l'agriculture le lait de chamelle est apprécié, frais ou fermenté, à travers l'Asie, le Moyen, Orient et l'Afrique. Il est riche en acides gras non-saturés, en insuline et en vitamine C. Le lait de chamelle peut être plus riche en eau (80-90%) que le lait de vache, son taux de protéines est comparable à celui du lait de vache et son taux de lactose peut changer son goût, qui peut aller du doux à l'amer. Ses bienfaits connus au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, le lait de chamelle commence à s'imposer en Asie particulièrement en Chine, en Inde et il pourrait bien arriver en Europe d'ici 2011. Les Emirats arabes unis pourraient devenir le premier fournisseur de lait de chamelle si la Communauté européenne donne son accord pour son importation, à partir de 2011. Notons, dans ce sens, qu'un rapport présenté à la cinquième édition de la Conférence internationale sur la salubrité des aliments de Dubaï indique que le lait de chamelle est meilleur pour la santé que le lait de vache, parce qu'il est moins gras et plus riche en potassium, en fer, en sodium et en magnésium. Cependant, lorsque le lait de chamelle n'est pas pasteurisé, il peut causer la brucellose (également connue sous les noms fièvre de Malte, fièvre sudoro-algique, fièvre ondulante, mélitococcie ou fièvre méditerranéenne). Le magazine internet Food Quad, de l'éditeur indien Ayushveda, note que le lait de chamelle était une tendance en pleine essor dans les Saras (bars à lait) en décembre, et que de nombreuses marques de lait de chamelle ont trouvé le chemin des étals de marchés. Le lait de chamelle est utilisé dans une grande diversité de produits, depuis les savons antibactériens jusqu'aux yaourts, en passant par le fromage, la glace et même le chocolat au lait de chamelle (fabriqué à Vienne avec du lait de chamelle en poudre de Dubaï et exporté vers le Moyen-Orient). Les Européens pourront peut-être étendre leurs horizons et développer leurs propres produits au lait de chamelle, à partir de 2011. Il faut dire que cette nouvelle pourrait ouvrir de nouveaux marchés pour les producteurs de lait de chamelle. Du fait de leur proximité du marché européen, les Algériens devraient d'ores et déjà réfléchir à la question et lancer des programmes pour la revalorisation de l'élevage camelin. Il faut dire que l'Algérie se situe au 18e rang mondial et au 8e rang arabe en matière d'élevage camelin. Ce qui n'est pas rien. Le cheptel camelin est réparti sur trois principales zones d'élevage : le Sud-est, le Sud-ouest et l'extrême Sud avec respectivement 52%, 18% et 30% de l'effectif total.L'effectif camelin en Algérie a été évalué à 140.000 têtes. Celui-ci a connu une forte régression, selon les chiffres établis par le bureau de conseil et de consulting en développement durable Gredaal. Cette régression est le résultat, selon la même source, des abattages incontrôlés, des exportations clandestines, du déclin de la fonction traditionnelle, suite au développement de la motorisation et la sédentarisation des populations rurales sahariennes. Il y a également parmi les causes de cette réduction de l'effectif camelin l'orientation et l'adaptation de l'élevage vers une nouvelle activité de production de viande.