La Russie a enregistré une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 4,2 % au premier semestre de cette année, et de 4,9 % sur le seul mois de juin, a fait savoir lundi la ministre du Développement économique Elvira Nabioullina. " En principe, il s'agit d'une bonne dynamique pour un pays en reprise après une crise ", a-t-elle déclaré lors d'une réunion du cabinet.Toutefois, la croissance économique sur le mois de juin a légèrement baissé, de 0,3 % en glissement mensuel, en raison de facteurs saisonniers négatifs, selon les médias locaux. Par ailleurs, la production industrielle du pays sur les six premiers mois de l'année a bondi de 10,2 %, un chiffre qui monte à 14,3 % pour les industries de transformation. Les exportations russes ont marqué une envolée de plus de 50 %. " Les prix ont augmenté de 4,4 % sur le premier semestre de l'année " contre 7,4 % au cours de la même période l'année précédente, selon Mme Nabioullina. Durement frappée par la crise économique mondiale, la Russie a connu l'année dernière sa pire récession en 10 ans avec une contraction du PIB de 7,9 % l'année dernière. En effet, La Russie fait partie des pays économiquement développés : PIB de 2 056 milliards de $ en 2010 (nominatif), 2 097 milliards de $ (en parité de pouvoir d'achat14, 7e rang en 2007). Son économie est marquée par le poids des industries extractives : gaz naturel (1er producteur et exportateur mondial), pétrole (2e producteur et exportateur mondial), charbon (6e pays producteur), métaux non ferreux. De son passé soviétique, la Russie a hérité d'une industrie métallurgique lourde puissante et concurrentielle, d'un savoir-faire pointu dans les domaines de l'aéronautique, de l'armement et de l'énergie. L'agriculture, longtemps handicapée par la collectivisation des exploitations agricoles sous le régime soviétique, malgré le labourage des terres vierges dans les années 1970, composant avec un environnement naturel globalement peu favorable et immense, est structurellement déficitaire (déficit en valeur de 10 milliards de $). Mais la Russie peut être considérée comme une puissance agricole forte - la Russie est le premier producteur mondial d'orge, de framboise, de groseille. Elle est aussi un gros producteur de betterave, de blé et de pomme de terre. La répartition du PIB (secteur primaire 7 % - secondaire 37 % - tertiaire 56 %) reflète la montée en puissance des services. Le fonctionnement de l'économie russe a subi des transformations radicales après les réformes entamées par Gorbatchev dans la 2e moitié des années 1980 (perestroïka), caractérisées par le passage d'une économie planifiée (dont l'ensemble des moyens de production étaient contrôlés par l'État) à un mode de fonctionnement basé sur l'économie de marché. Ce processus de transformation est à l'origine d'une crise économique profonde, culminant avec la crise financière en 1998, dont la Russie s'est progressivement relevée depuis : le PIB a retrouvé en 2007 son niveau de 1990. L'évolution du prix des matières premières a grandement favorisé la reprise économique amorcée en 1998. Avec une croissance du PIB supérieure à 6 % en moyenne depuis cette date, l'État russe a pu régler par anticipation les emprunts contractés au plus fort de la crise financière et ramener la dette publique à 8 % fin 2007. L'inflation est contenue (9,7 % en 2006 contre 36 % en 1999). La Russie s'est constituée la troisième réserve de change du monde (480 milliards de $ en janvier 2008) grâce à une balance des paiements excédentaire de 10 % du PIB durant cette période. Le budget de l'État régulièrement excédentaire grâce à une gestion prudente de la manne financière constituée par des rentrées fiscales plus efficaces et le prix des hydrocarbures a permis la constitution en 2004 d'un fonds de stabilisation qui se montait à 130 milliards de $ en septembre 2007. L'État russe a retrouvé des moyens financiers permettant de lancer des projets d'envergure (infrastructures, soutien à l'investissement). Des secteurs importants de l'industrie russe sont, depuis la libéralisation de l'économie, confrontés à la concurrence des entreprises étrangères : celle-ci n'est freinée que dans des domaines jugés stratégiques (construction automobile, ressources minières et énergétiques, industrie de l'armement). La Russie reste après les États Unis le premier exportateur mondial d'armes (avions de chasse, sous-marins, etc.). Mal préparée, l'industrie légère russe a vu ses parts de marché fondre sur le marché national. Le phénomène touche également des industries de pointe comme la construction aéronautique. La croissance de cette économie peu diversifiée est très sensible aux évolutions du prix des matières premières.La libéralisation de l'économie a accentué un phénomène qu'avait jusqu'à présent contrebalancé le régime socialiste. La richesse s'est plutôt concentrée au cours de la décennie dans quelques régions favorisées : les deux métropoles de Moscou et Saint-Pétersbourg, les régions sibériennes où sont situés les gisements d'hydrocarbures et quelques régions industrielles (Tatarstan, Ekaterinbourg, Samara, etc.). La ville de Moscou concentre à elle seule 22 % du PIB russe15.