En conséquence de ces mauvaises nouvelles sur la santé économique de ces pays grands consommateurs de pétrole, l'Opep a révisé vendredi ses prévisions de hausse de la demande de brut dans le monde à 1,17% en 2008 contre une précédente estimation de 1,20%. En perte de dynamisme économique, plusieurs pays industrialisés ont élaboré ou envisagent des plans de relance économique pour tenter de juguler les contre-performances économiques qui font craindre les risques de plus en plus probables d'une récession dans la zone OCDE. Entamant cette démarche, les ?tats-Unis ont mis sur pied, en janvier dernier, un plan de relance d'un coût de 168 milliards de dollars axé essentiellement sur une remise fiscale en faveur des ménages et du secteur économique. Ce plan devrait mettre plusieurs centaines de dollars entre les mains de millions d'Américains pour donner un coup de fouet à l'économie américaine. Il se décompose en environ 100 milliards de déductions d'impôts pour les particuliers et en 50 milliards de mesures fiscales pour les entreprises. Emboîtant le pas à la première puissance économique mondiale, l'Espagne s'est également mobilisée avec l'annonce, la semaine dernière, d'un plan de réformes qui sera mis en œuvre en 2008 et 2009 dans les secteurs du logement, du transport, de l'énergie, des télécommunications et services, qui s'ajoutera à un train de mesures de relance à court terme de 18 milliards d'euros déjà annoncé. En Allemagne, l'idée d'une baisse d'impôts fait débat au sein de la coalition gouvernementale, mais aucune mesure n'a été annoncée. Un plan de relance comprenant des baisses d'impôts massives et des investissements publics aurait été préparé en cas de besoin pour l'automne. En Grande-Bretagne, où l'économie est très sensible au marché immobilier, le ministre des Finances, Alistair Darling, a laissé planer le doute sur une éventuelle suspension de la taxe sur les transactions immobilières. Au Japon, le Premier ministre, Yasuo Fukuda, a exclu en juin toute mesure fiscale pour relancer la croissance économique, estimant que le pays, trop endetté, ne pouvait pas se le permettre. Il a renvoyé aux “réformes structurelles (menées) depuis cinq ou six ans” tout en reconnaissant qu'elles n'étaient pas suffisantes. Après l'annonce, jeudi, d'un recul du PIB français au deuxième trimestre qui fait planer la menace d'une récession, le Premier ministre, François Fillon, a décidé de réunir, lundi prochain, en urgence plusieurs ministres pour se pencher sur la situation économique et “identifier les réponses qui devront y être apportées”. Selon les derniers chiffres de l'Office européen des statistiques Eurostat, la croissance du produit intérieur brut (PIB) dans la zone euro a enregistré sa première baisse pour la première fois depuis la création de cette zone en 1999. L'économie de la zone euro s'est ainsi réduite de 0,2% au deuxième trimestre, comparé au premier durant lequel une croissance de 0,7% avait été enregistrée, et ce, même si des analystes tablaient en moyenne sur un repli de 0,3%. Cependant, elle demeure la plus mauvaise performance réalisée par l'économie de la zone euro après celle enregistrée au deuxième trimestre 2003, avec une croissance nulle. En conséquence de ces mauvaises nouvelles sur la santé économique de ces pays grands consommateurs de pétrole, l'Opep a révisé, vendredi, ses prévisions de hausse de la demande de brut dans le monde à 1,17% en 2008 contre une précédente estimation de 1,20%. “En raison d'un important ralentissement de la consommation de carburant pour les transports et pour l'industrie, non seulement en Amérique du Nord, mais également dans les pays industrialisés d'Europe et du Pacifique, la croissance de la demande de brut dans le monde reculera en 2009 (comparé à 2008) à son niveau le plus bas depuis 2002”, souligne le rapport. Selon ses prévisions, l'Opep table sur une croissance de l'économie mondiale à 3,9% pour 2008, soit 0,1 point de moins qu'en juillet, et à 3,8% pour l'année prochaine, également en recul de 0,1 point essentiellement en raison des révisions à la baisse des perspectives de croissance dans la plupart des grands pays industrialisés. La croissance de la demande de pétrole brut dans le monde prévue l'année prochaine proviendra, avance l'Opep, de la forte demande des pays en développement.