Sept organismes financiers seulement sont recalées, dont cinq caisses d'épargne espagnoles (Cajasur, Diada, Espiga, Unnim et Banca civica), une banque allemande (Hypo Real Estate) et une grecque (Agricultural Bank of Greece). Comme les autres membres de l'UE, l'Espagne, l'Allemagne et la Grèce ont été frappées par la crise, mais ces trois pays se caractérisent par un secteur bancaire très éclaté. Les sept banques concernées devront renforcer leur situation financière et trouver un montant total de 3,5 milliards d'euros de capitaux nouveaux. Devant ce taux de réussite de 92 %, les dirigeants européens n'ont guère tardé à se féliciter de résultats de nature, selon eux, à rétablir la confiance sur les marchés financiers. Ces tests "montrent un degré élevé de résistance du secteur bancaire ... dans son ensemble", a estimé la présidence belge de l'Union européenne, tandis que l'Italien Mario Draghi, président du Conseil de stabilité financière, saluait un supplément de "clarté et de transparence". De son côté, le patron du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, évoquait "une étape importante en vue d'une transparence accrue et d'un soutien à la confiance des marchés". M. Strauss-Kahn a toujours considéré que l'Europe ne pourrait faire l'économie d'un processus de tri entre bonnes et mauvaises banques, comme ce fut le cas lors des précédentes crises financières, aux Etats-Unis en 1989, en Suède en 1992 et au Japon en 2003. Cette opération vérité, conduite sous l'égide de la Banque centrale européenne, était, en outre, particulièrement attendue depuis un an. Depuis que les Etats-Unis, en première ligne dans la crise, avaient soumis leurs propres banques à de tels stress tests et procédé à des recapitalisations massives pour dix de leurs dix-neuf grandes banques. Cette opération avait longtemps été repoussée par des Etats soucieux de protéger leurs banques et se refusant à admettre les erreurs commises pendant la crise.Pour autant, la ministre française de l'Économie, Christine Lagarde, s'est félicitée des résultats des banques françaises aux tests de résistance européens, qui sont "largement" supérieurs à la moyenne requise, dans un communiqué publié vendredi. Les banques françaises BNP Paribas, Société générale, Crédit agricole et BPCE ont passé vendredi avec succès les tests de résistance menés par les autorités européennes, ce qui écarte tout besoin de recapitalisation. La Banque de France a précisé qu'à l'issue du test intégrant un scénario de dégradation économique pire que prévu et une nouvelle crise sur la dette souveraine européenne, les quatre banques françaises affichaient un ratio de solvabilité financière Tier One moyen de 9,3% à fin 2011.Dans ce scénario, qui retient notamment une hypothèse de deux années de récession dans la zone euro en 2010 et 2011, les régulateurs européens exigeaient des 91 banques européennes testées qu'elles affichent un ratio d'au moins 6%. La banque franco-belge Dexia, sauvée de la faillite à l'automne 2008, a aussi passé avec succès les tests avec un ratio de fonds propres Tier One de 10,9% à fin 2011. Sept banques ont néanmoins échoué aux tests : cinq établissements espagnols, une banque allemande et une grecque.