Le groupe d'experts de l'UE et du FMI, chargé du suivi du plan de redressement des finances de la Grèce en crise budgétaire, doit entamer aujourd'hui une visite de quinze jours à Athènes pour évaluer les comptes du pays, a-t-on appris auprès du ministère des Finances. Le chef du groupe d'experts du FMI, M. Poul Thomsen, et celui de l'UE, le représentant de la Commission européenne, Servaas Deroose, doivent s'entretenir lundi avec le ministre des Finances, Georges Papaconstantinou, tandis que plusieurs rencontres sont prévues pour les prochains jours avec des ministres chargés de l'application du budget. Cette visite prévue, la deuxième depuis juin, vise à évaluer la mise en oeuvre des mesures de rigueur adoptées par le gouvernement socialiste et dictées par l'Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI) en échange d'un prêt de 110 milliards d'euros sur trois ans. Une première tranche de ce prêt d'un montant de 20 milliards (5,5 mds d'euros au FMI et 14,5 mds à l'Union européenne) avait été déjà versée en mai en Grèce tandis qu'une deuxième de 9 milliards d'euros (6,5 milliards de l'UE et 2,5 milliards du FMI) est prévue pour début septembre, à l'issue de la visite du groupe d'experts et la rédaction d'un rapport. En effet, la crise grecque de 2010 commence fin 2009 mais ne devient réellement visible qu'en 2010. Elle résulte à la fois de la crise économique mondiale et de facteurs propres au pays : fort endettement (environ 120 % du PIB), déficit budgétaire qui dépasse les 13 % du PIB. Cette crise a été aggravée par le manque de transparence dont a fait preuve le pays dans la présentation de sa dette et de son déficit. Pour l'économiste Jean Pisani-Ferry, " depuis dix ans, l'écart moyen entre le déficit budgétaire réel et le chiffre notifié à la Commission européenne a été de 2,2 % du produit intérieur brut (PIB). " La crise menace de s'étendre à d'autres pays, notamment lePortugal et l'Espagne, des pays fragilesN 1 qui ont été amenés à prendre des mesures de rigueur. Pour certains, cette crise traduirait les difficultés d'une Europe menacée de déclassement. Le 2 mai, les pays de la zone euro, le FMI et la Grèce sont arrivés à un accord portant sur des prêts d'un montant de 110 milliards d'euros, conditionnés à la mise en place par la Grèce d'un ajustement structurel. Par ailleurs, la crise grecque incite les politiques à envisager de réformer les structures de la zone euro.