Des équipes du FMI doivent commencer mercredi à conseiller Athènes sur la tenue de son budget et sur la lutte contre la fraude fiscale, tandis que le pays continuait à étudier les moyens de se refinancer, a annoncé mardi 6 avril le ministère grec des Finances. "Il ne s'agit en rien d'un contrôle mais d'une mission d'aide technique, demandée par Athènes", a souligné un responsable du ministère sous couvert de l'anonymat. Le gouvernement grec souhaite par ailleurs clarifier les modalités du mécanisme d'aide approuvé par l'Union européenne le 25 mars, et prévoyant en dernier recours des prêts bilatéraux et du Fonds monétaire international pour permettre au pays de se refinancer, selon l'agence financière Dow Jones. Un responsable gouvernemental a, par ailleurs, nié qu'Athènes cherchait à mettre hors-jeu le FMI, comme l'avait avancé l'agence financière Market News International(MNI). Il n'y a pas de demande de la Grèce de renégocier l'accord. Il y a un accord sur le mécanisme de soutien et nous nous y tenons", a-t-on déclaré au ministère des Finances. Les fonctionnaires du FMI, dont un premier groupe doit rencontrer mercredi le ministre des finances Georges Papaconstantinou, doivent rester une quinzaine de jours pour fournir leur expertise sur "le suivi de l'exécution du budget" et en matière fiscale, a précisé un responsable du ministère. Des experts du FMI reviendront ultérieurement dans la capitale grecque, la première quinzaine de mai, a-t-il indiqué. Il s'agira cette fois de juger de la mise en oeuvre du plan grec de redressement budgétaire, dans le cadre d'une mission tripartite avec la Commission et la Banque centrale européennes et en vue de l'évaluation du pays par la Commission, le 15 mai. Une première mission de ce type fin février, concrétisant la mise sous tutelle croisée du pays décidée par l'UE, avait débouché début mars sur un durcissement de la cure de rigueur infligée au pays, avec des coupes salariales pour les fonctionnaires, le gel des retraites et une hausse de la TVA. Les experts financiers restent toutefois sceptiques sur la capacité du pays, surendetté, à faire face à sa crise financière au vu de l'ampleur des taux, autour de 6%, réclamés par les marchés lors de ses dernières émissions obligataires. Notons que le ministre grec des Finances voyagera fin avril aux Etats-Unis afin de trouver des fonds pour financer la dette. Athènes cherche à se présenter comme un pays en voie de développement. La Grèce se tourne vers les Etats-Unis pour financer sa dette. Athènes devrait lancer une émission obligataire en dollar d'ici la fin du mois d'avril, a révélé le Financial Times daté de ce mardi. Le pays, qui viserait les fonds d'investissement spécialisés dans les pays émergents, voudrait lever entre 5 et 10 milliards de dollars, croît savoir le quotidien économique. Athènes doit trouver près de 10 milliards d'euros d'ici fin mai afin de faire face aux échéances et aux intérêts de sa dette.