Une enveloppe de 15 milliards de dinars sera consacrée cette année par l'Etat pour soutenir le prix public du lait ordinaire, a indiqué, hier à Alger, le ministre du Commerce, M. El Hachemi Djaâboub. En effet, "La consommation nationale de lait en sachets étant de 800 millions de litres an et à raison d'une compensation oscillant entre 10 à 15 DA le litre, la subvention s'élèvera à 15 milliards de dinars", a expliqué le ministre lors d'une journée d'étude consacrée aux réformes en cours dans son secteur. D'autre part, "la décision du gouvernement résulte de sa volonté de stabiliser le prix du sachet de lait à 25 dinars/litre, quelle que soit l'évolution des prix sur le marché international", a ajouté M. Djaâboub. De ce fait, le ministre a mis en exergue l'importante consommation de lait en Algérie (3,5 milliards de litres/an, tous laits confondus) plaçant l'Algérie en tête des pays voisins dans ce domaine. Il est à signaler ainsi qu'une somme de 6 milliards de DA a déjà été attribuée au groupe public Giplait pour qu'il puisse importer immédiatement 20 000 tonnes de poudre lait qui seront distribués "équitablement" entre les transformateurs publics et privés. Il s'agit en fait, d'une mesure transitoire en attendant la création imminente d'un Office national interprofessionnel des laits (Onil) qui sera chargé de l'importation et de la distribution de la poudre de lait à l'image de l'office des céréales (Oaic), a rappelé M. Djaâboub. Le ministre a évoqué par ailleurs la question de la moralisation des opérations d'exportation des déchets ferreux et non ferreux, qui représentent le cinquième des exportations hors hydrocarbures du pays mais qui font l'objet, dans certains cas, de fraudes et de malversations allant jusqu'au recel et à la revente de métaux volés. Selon le ministre, "il ne s'agit pas de suspendre les exportations de ces déchets mais d'exercer un contrôle pour savoir ce qui se vend". En effet, "L'Etat est fermement décidé à contrôler cette filière notamment dans les aspects transport, stockage, protection de l'environnement et provenance des déchets", a expliqué M. Djaâboub. Dans ce contexte, un décret exécutif fixant le cahier des charges lié à cette activité a été adopté "il y a quatre jours", a précisé M Djaâboub. A une question des journalistes relative aux points sur lesquels bute le processus d'accession de l'Algérie à l'OMC, M. Djaâboub a indiqué qu'il restait encore 13 questions provenant de certains des principaux partenaires commerciaux et auxquelles l'Algérie n'a pas encore répondu, notamment celles relatives à la libéralisation des secteurs des services et de l'audiovisuel. Il a fait savoir néanmoins que la partie algérienne allait bientôt répondre à 11 de ces 13 questions en suspens et pour lesquelles les "poins de divergence" semblent avoir été dissipés. Enfin, et à propos de l'accord d'association avec l'UE, entré en vigueur le 1er septembre 2005, M. Djaâboub a souligné que "les craintes suscitées par cet accord n'étaient pas justifiées" car, selon lui, "tout se passe normalement" en matière d'import-export.