Le Koweït exhorte la Russie à coopérer plus étroitement avec l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), qualifiant ce commerce de mutuellement avantageux, a annoncé hier à Moscou le ministre koweïtien du Pétrole, cheikh Ahmed Abdullah Al-Ahmad Al-Sabah. "Nous espérons que la coopération Russie-OPEP se resserrera, ce qui profitera aux deux parties", a indiqué le ministre au terme de la réunion de la commission intergouvernementale russo-koweïtienne. Lors de la réunion de septembre dernier, l'OPEP a reproché à la Russie de ne pas avoir répondu à sa demande de réduire l'extraction de pétrole dans le contexte de la chute des prix. Alors, le secrétaire général de l'organisation, Abdallah Salem el-Badri, s'est dit inquiet du refus de Moscou de coopérer avec le cartel pétrolier. Le ministre russe de l'Energie, Sergueï Chmatko a pour sa part déclaré en octobre dernier que la Russie coopérerait avec l'OPEP, mais prendrait toute décision sur les volumes d'exportation de son pétrole en fonction de ses intérêts nationaux. Moscou n'a pris aucun engagement de ce genre envers l'OPEP. Notons par ailleurs qu' Ahmed Abdullah Al-Ahmad Al-Sabah a qualifié hier d'acceptables les prix mondiaux du baril de pétrole autour de 75-85 dollars, et ne s'attend pas à une baisse dans un avenir proche, a déclaré mardi aux journalistes, ministre koweïtien du Pétrole et de l'Information, en visite à Moscou. "Nous sommes satisfaits du niveau actuel des prix mondiaux du pétrole, à savoir 75-85 dollars le baril", a dit le ministre avant d'ajouter que le Koweït ne tablait pas sur une baisse rapide des prix du pétrole. Notons que les prix du pétrole ont ouvert en nette hausse hier à New York, le baril poursuivant sur sa lancée après avoir déjà engrangé 3% la veille et dépassé le seuil des 80 dollars. Vers 13H10 GMT (15h10 HEC), sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en septembre s'échangeait à 82,13 dollars, en progression de 79 cents par rapport à la veille. "C'est une continuation de l'élan observé ces deux derniers jours. Passé au-dessus de 80 dollars, le marché grille les stops", a noté Tom Bentz, de BNP Paribas. Lundi, le baril avait débuté le mois en enjambant largement ce seuil psychologique, limite supérieure d'une fourchette de prix dans laquelle le marché évoluait depuis plusieurs mois. La barre des 80 dollars n'avait pas été franchie depuis le 4 mai pour le pétrole texan et le 13 mai pour le Brent à Londres. "Alors que les données macroéconomiques ont commencé à sortir de la zone rouge et que le solide rebond saisonnier de la demande en pétrole suit son court et trouve un niveau d'équilibre plus confortable, les prix ont trouvé une vigueur renouvelée", a indiqué Amrita Sen, de Barclays Capital. L'optimisme actuel alimentait les marchés boursiers comme les marchés pétroliers, a souligné de son côté Tom Bentz, ainsi que l'euro, le dollar se trouvant affaibli par l'intérêt pour des monnaies plus rémunératrices. La devise européenne est ainsi montée jusqu'à 1,3261 dollar mardi en séance. Les investisseurs s'attendaient par ailleurs à voir les stocks de pétrole reculer aux Etats-Unis dans le relevé hebdomadaire publié mardi après-midi par l'API, l'association des producteurs de pétrole américains, puis celui mercredi du département de l'Energie. "Après une forte augmentation des réserves la semaine passée liée à la hausse des importations, un contre-mouvement est attendu", ont rapporté les analystes de Commerzbank, notamment à cause des interruptions dans la production de la région du golfe du Mexique après le passage de la tempête Bonnie. Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, les stocks de brut auraient reculé de 200.000 barils.