La Russie et l'Opep organiseront un colloque conjoint d'ici fin 2009 afin de se pencher sur le développement du partenariat, a déclaré lundi le ministre russe de l'Energie, Sergueï Chmatko, à Moscou. "J'ai envoyé une invitation officielle. Je pense que la décision définitive surviendra dans les jours qui viennent", a-t-il indiqué. Auparavant, la Russie avait proposé à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) de tenir à l'automne prochain un colloque conjoint sur son territoire. Selon le ministre, "il n'y a pas eu d'incompréhensions officielles" entre Moscou et le cartel, quelques représentants de l'OPEP ayant toutefois critiqué Moscou pour les volumes d'exportations de pétrole russe. "Nous menons depuis longtemps un dialogue constructif avec l'OPEP", a dit M.Chmatko. "Nous avons mis au point toutes les questions, et à ce jour nous sommes unanimes à estimer que la Russie et l'OPEP poursuivront leur coopération", a noté le ministre russe de l'Energie, en soulignant que la Russie se guiderait avant tout sur ses propres intérêts nationaux dans la prise de décisions sur le volume des exportations de pétrole. Et d'ajouter que la Russie n'avait pris aucun engagement en la matière face à l'OPEP. Notons que la Russie a été officiellement invitée à participer à la rencontre extraordinaire de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) à Luanda en décembre. Le secrétaire général de l'OPEP, Abdallah Salem al-Badri a déclaré auparavant que le cartel pétrolier déciderait "sans hésiter" d'augmenter la production de brut à condition que l'économie mondiale affiche d'ici décembre 2009 des signes de rétablissement, les cours du pétrole restent élevés et les réserves d'hydrocarbures se réduisent dans le monde entier. Notons que les cours du pétrole repartaient en légère baisse hier en début d'échanges européens, les investisseurs prenant leurs bénéfices dans l'attente des stocks hebdomadaires américains qui seront observés de près pour évaluer le rapport entre l'offre et la demande. Vers 11H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord, échangé à Londres, pour livraison en décembre, perdait 62 cents à 77,30 dollars. A la même heure, le baril de "light sweet crude", échangé à New York, pour la même échéance perdait 58 cents à 78,97 dollars. Le pétrole perdait plusieurs cents mercredi alors que les stocks de brut, attendus en hausse, dans le rapport hebdomadaire sur les réserves publié mercredi à 15H30 GMT par le département américain à l'Energie, devraient peser sur les cours. Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, les réserves de brut auraient augmenté de 1,4 million de barils la semaine passée, mais celles d'essence auraient reculé de 1,2 million de barils et celles de produits distillés de 500'000 barils. Suite à la publication mardi de chiffres encourageants sur la progression de la consommation d'essence aux Etats-Unis, les analystes seront particulièrement attentifs au niveau de la consommation . Ils seront également attentifs à l'évolution des réserves des produits raffinés, alors que la saison hivernale a commencé. La semaine dernière, les produits raffinés (essence et produits distillés) avaient connu un amaigrissement du niveau des réserves. Une nouvelle baisse de ces produits ferait rebondir le baril. Mais pour les analystes de Commerzbank, il n'était même pas acquis que de tels chiffres réussissent à soutenir le baril. Selon les analystes du cabinet JBC, une autre pression baissière pourrait venir de la demande américaine de fioul, qui fait partie des produits distillés. Cette demande devrait baisser de 25% cette semaine, selon les prévisions de National Weather Service qui attendait des températures au dessus des moyennes de saison, rapportaient les analystes. Toujours côté demande, les investisseurs guetteront également les commandes de biens durables et les ventes de logements neufs en milieu d'échanges européens pour des indications sur l'étendue de la reprise économique aux Etats-Unis. Du côté de la production, le ministre koweïtien du Pétrole, Ahmad Abdallah Al-Sabah, a déclaré mardi que les prix du pétrole étaient "très bons," mais il a ajouté que si les prix grimpaient vers les 100 dollars, en cas de faiblesse accrue du billet vert et de spéculation accentuée, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ferait bien de tenir une réunion spéciale "pour décider quoi faire". Il a également appelé les producteurs à résister à la surproduction, disant que les stocks sont suffisants. Au cours du week-end, le président du cartel avait déjà indiqué que l'organisation allégerait les contraintes de production si le baril atteignait ce niveau. Le ministère russe de l'Energie a de son côté indiqué que la production de brut de la Russie, qui n'est pas membre de l'Opep, va dépasser 490 millions de tonnes en 2010, soit plus que ce qui est prévu pour 2009. S.G..