La Grèce a réalisé tous les objectifs du plan d'austérité qui lui avait été fixé par l'Union européenne et le Fonds monétaire international, et devrait obtenir la prochaine tranche de l'aide financière prévue, ont estimé jeudi l'Union européenne, le FMI et la Banque centrale européenne dans un communiqué commun. Aux termes du plan d'aide de 110 milliards d'euros conclu en mai dernier, Athènes doit recevoir cette deuxième tranche, de 9 milliards d'euros, en octobre prochain. Le FMI y contribuera à hauteur de 2,5 milliards d'euros, les Etats membres de la zone euro apportant le solde. Jeudi, la BCE, l'UE et le FMI ont affirmé que l'évolution économique de la Grèce avait été conforme aux prévisions depuis le mois de mai, et maintenu leur estimation d'une contraction de 4% du produit intérieur brut grec cette année, suivie d'un nouveau repli, de 2,5%, du PIB en 2011. Les trois institutions ont en revanche révisé, à la hausse, leur prévision concernant l'inflation grecque cette année, qu'elles attendent à présent à 4,75% en raison de la hausse des impôts indirects. Elles ont toutefois ajouté que l'inflation grecque devrait rapidement ralentir ensuite, en l'absence d'effets de second tour. Enfin, l'UE, la BCE et le FMI se sont montrés rassurants concernant le secteur bancaire grec, dont ils jugent l'augmentation des créances douteuses en ligne avec les prévisions.Notons que de son côté, le ministre grec des Finances George Papaconstantinou a déclaré que son pays était plus optimiste que l'Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI) sur l'ampleur de la récession économique que subira la Grèce cette année. "Notre estimation est plus optimiste", a déclaré à la presse George Papaconstantinou, en ajoutant qu'Athènes modifierait sa manière de calculer son produit intérieur brut (PIB) l'année prochaine. La Grèce espère également faire mieux que prévu sur la réduction de son déficit budgétaire, alors que son objectif en la matière est un retour à 8,1% du PIB cette année, malgré des recettes moins élevées qu'anticipé au premier semestre. "Sur la base de l'évolution du PIB et d'une inflation plus élevée que prévu (...) nous aurons un déficit inférieur à 8,1% à la fin de l'année", a assuré le ministre des Finances, tandis qu'aucune mesure d'austérité n'a été envisagée après la visite de l'UE et du FMI. George Papaconstantinou a dit que les recettes budgétaires devraient s'accroître de deux milliards d'euros au second semestre à la faveur d'une hausse de la TVA. "Six mois ont passé et nous avons prouvé que toutes les Cassandres avaient tort, nous allons obtenir le troisième versement et tous ceux restants (des prêts de l'UE et du FMI), parce que le gouvernement est déterminé", a-t-il déclaré. Le ministre a dit qu'Athènes prolongerait son mécanisme de soutien de 28 milliards d'euros aux banques déjà mis en place, en accordant 25 milliards d'euros supplémentaires de garanties publiques aux établissements émettant des obligations visant à permettre à l'économie réelle d'être suffisamment financée. "Cela a été jugé nécessaire afin qu'il y ait un financement confortable de l'économie avec les banques prêtant aux entreprises et aux ménages. Les banques peuvent émettre des obligations garanties par l'Etat et les présenter à la BCE pour se financer", a dit George Papaconstantinou. Il a également dit que l'Etat n'avait pas l'intention de réduire sa participation dans le groupe public de service aux collectivités PPC, démentant ainsi des articles de presse évoquant de tels projet sous la pression de l'UE et du FMI. "Sur PPC, nous maintenons notre position, qui est que l'Etat détienne une participation majoritaire de 51%, et notre position selon laquelle nous n'avons aucune intention de vendre", a-t-il dit.