Les prix du pétrole rebondissaient lundi à l'ouverture des échanges à New York, alors que le marché spéculait sur de possibles nouvelles mesures de la banque centrale américaine (Fed) pour stimuler l'économie. Vers 13H15 GMT/15h15 HEC, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en septembre s'échangeait à 81,13 dollars, en progression de 43 cents par rapport à vendredi où il avait perdu 1,31 dollar. "La première préoccupation du marché en ce début de semaine est la réunion" mardi de la banque centrale américaine, la Fed, a expliqué Phil Flynn, de PFG Best Research. Les investisseurs se demandent si la banque centrale ne va pas adopter de nouvelles mesures de soutien à l'économie, sous la forme notamment d'achats de titres sur les marchés. De telles interventions seraient destinées à redonner un second souffle à la reprise, qui semble actuellement battre de l'aile aux Etats-Unis, comme l'ont montré vendredi les statistiques mensuelles du chômage, décevantes. Autre effet, plus technique, ces mesures seraient de nature à peser sur la valeur du dollar, ce qui rendrait le brut, libellé en monnaie américaine, plus attractif pour les acheteurs munis d'autres devises. Les cours du baril se ressaisissaient après avoir enregistré vendredi une nette baisse dans le sillage de la publication des chiffres mensuels de l'emploi américain, plus mauvais que prévu et de nature à alimenter les inquiétudes sur un ralentissement de la croissance des Etats-Unis. "Soutenu par la chute du dollar, le prix du WTI a tenté vendredi de regrimper au-dessus des 82 dollars, mais sans y parvenir, ce qui l'a fait revenir ensuite à 80 dollars, mais ce matin, il était capable de rebondir à plus de 81 dollars", rappelaient les analystes de Commerzbank. Le rapport décevant sur l'emploi aux Etats-Unis a accru la pression sur le billet vert, l'entraînant à son niveau le plus faible depuis trois mois face à l'euro et en plus de huit mois face au yen. En effet, la faiblesse de la monnaie américaine encourage les achats de matières premières libellées en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises. Ces mouvements des cours du pétrole "montrent combien il est difficile de faire des prédictions à court terme: les prix en ce moment sont davantage influencés par des facteurs techniques que par les fondamentaux de l'offre et la demande", soulignaient les experts de Commerzbank. "Nous ne serions pas surpris que le WTI subisse une pression considérable si d'aventure son prix tombait sous le seuil psychologique important des 80 dollars", poursuivaient-ils. Ces derniers temps, "il n'y a pas de support (pour une hausse des cours du pétrole) parmi les fondamentaux du marché, vu le maintien des larges stocks existants et des perspectives économiques blafardes", renchérissaient les analystes de la société spécialisée JBC Energy. "Les mouvements de baisse et de rebond des prix du baril à court terme restent principalement dus aux placements spéculatifs" des investisseurs, expliquaient-ils. Dans ce contexte, l'attention du marché se tournait vers la Réserve fédérale américaine (Fed), dont le Comité de politique monétaire se réunit mardi. Les chiffres de l'emploi américain ont en effet nourri les spéculations persistantes sur le fait que la Fed pourrait être contrainte à mettre en place de nouvelles mesures de soutien pour empêcher un ralentissement trop marqué de la reprise économique.