L'inflation, qui a des incidences directes sur le pouvoir d'achat, risque de remettre en cause les équilibres macro-économiques qui ont nécessité d'importants sacrifices de la population algérienne depuis 1994, date du rééchelonnement. Malgré que le SNMG a plus que doublé en passant de 6.000 à 15 000 dinars, une interrogation s'impose : comment Algérien, qui vit au SNMG, (140 euros par mois, soit 4 euros par jour alors que le kilo de viande vaut est 10 euros en août) fait face aux dépenses contraintes et incontournables : alimentation, transport, santé, éducation. Cette dégradation du pouvoir d'achat est renforcée par la dévaluation cyclique du dinar qui gonfle les prix des biens importés. Ce qui doit procéder à des actions ciblées devant favoriser exceptionnellement deux segments, comme le recommande la Banque mondiale à l'Algérie , l'éducation et la santé, qui créent de la valeur à terme, contrairement aux segments des autres fonctionnaires qui bénéficient d'un transfert de valeur. Dans ce contexte, le gouvernement tente de redresser la barre en rassurant le citoyen à travers une série de mesures déterminées par les différents ministères. Connu comme mois de spéculation et d'enrichissement illégal à travers la fraude et l'instauration des hausses de prix des produits alimentaires de large consommation, tous les yeux seront braqués vers le département de Mustapha Benbada. Ainsi, le département du commerce a pris des dispositifs censés pour régulariser le marché, notamment à travers l'assurance de la disponibilité des produits de large consommation. A cet égard, une commission mixte a été installée il y a quelques jours et qui comprend des représentants du ministère du Commerce, ainsi que ceux du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, pour élaborer une stratégie commune et spéciale pour le Ramadhan. Au chapitre des nouveautés, les services de contrôle de qualité sont totalement mobilisés pour effectuer leurs missions de contrôle et de répression de la fraude à travers deux campagnes la première est en vigueur et consiste à multiplier les sorties de contrôle pour au moins minimiser les transactions frauduleuses exécutées au sein des marchés à l'image du marché parallèle qui est propice beaucoup en Ramadhan. Concernant la deuxième campagne, il s'agit du plan spécifique Ramadhan, contrôle de la qualité et de la lutte contre la fraude. Le ministère du Commerce a gelée les congés de ses effectifs qui se composent de 4500 agents de contrôle. Au sujet de l'importation de la viande, dont les services du ministère de l'Agriculture ont recouru à des facilitations dans la remise des permis d'importations pour approvisionner progressivement le marché durant le mois de Ramadhan et, de ce fait, permettre aux Algériens de consommer la viande bovine indienne. Ceci donne l'impression que la manœuvre de recours à l'importation s'inscrit dans le cadre de maintenir les prix et faire face à la spéculation. De son côté le ministère de la Solidarité semble tout à fait prêt pour faire réussir ses actions destinées aux nécessiteux. En l'absence de Ould Abbès c'est Saïd Barkat qui assurera l'héritage, en procédant à l'attribution de quelque 1.6 million de couffins de Ramadhan à travers tout le territoire national par des commissions ou des cellules dans chaque localité du pays et qui sont appelées à recenser les familles qui ouvrent le droit à l'aide de l'Etat. Tout de même cette question a été atteinte par la polémique pour le remplacement du couffin par un chèque, ce qui a poussé le tout nouveau ministre à trancher en faveur du mode classique dans l'attribution des aides de l'Etat. Pourtant, avec de telles dispositions restreintes pour éradiquer les aspects négatifs, les premiers indicateurs affichaient avant le début de Ramadhan, une pénurie de pain ressentie dans plusieurs wilayas du pays, tout comme la première hausse des prix qui a touché les viandes blanches qui ont atteint le seuil de 300 DA. En effet, de juin 2009 à juin 2010, le taux d'inflation a atteint 5,4%, en légère hausse par rapport à celui enregistré entre mai 2009 et mai 2010 (5,3%). Parallèlement, l'indice des prix à la consommation durant le premier semestre de l'année en cours a augmenté de 4,62%, selon les derniers chiffres de l'Office national des statistiques (ONS). Cette variation est due essentiellement à la hausse des prix des biens alimentaires, qui ont augmenté de 6,46% par rapport à la même période de l'année 2009, dont les produits agricoles frais (+6,12 %) et les produits alimentaires industriels (+6,75 %). A l'exception de la baisse qui a concerné les prix de la pomme de terre (-14,25 %), des œufs (11,63 %) et la viande de poulet (-6,82 %), le reste des produits a connu des hausse dans les prix dont la plus prononcée a touché le sucre et les produits sucrés (+42,27 %) et les fruits frais (+40,63%), selon la même source. Le consommateur a constaté cette hausses également dans les prix des poissons frais avec 16,79 %, la viande de bovine (+13,36 %), les boissons non alcoolisées (+17,76 %), la viande de mouton (+8,56 %) et les huiles et graisses avec +7,72%..