C'est aujourd'hui que le dossier de l'affaire de dilapidation de 3 200 milliards de plusieurs agences de la Banque nationale d'Algérie (BNA) sera étudié par la chambre d'accusation près le tribunal de Sidi M'hamed, apprend-t-on de source judiciaire. 32 personnes, dont Abderrahmane Achour, principal accusé, extradé du Maroc, sa secrétaire H.M. ainsi qu'une autre personne, sont accusées dans cette affaire. Figurent, également, parmi les accusés, un associé d'Abderrahmane Achour, D.C., un ancien PDG de la BNA, Mourad Chikhi, mis sous contrôle judiciaire, un ancien directeur adjoint de l'agence BNA de Bouzaréah, un ancien directeur d'exploitation de l'agence BNA de Cherchell, un ancien directeur régional de cette agence, d'autres anciens directeurs d'exploitation de cette même agence ainsi que des commissaires aux comptes. Les agences BNA concernées par cette affaire sont celles de Bouzaréah, Cherchell et de Koléa. Les chefs d'inculpation sont "association de malfaiteurs, émission de chèques sans provision, escroquerie, dilapidation de deniers publics et faux et usage de faux". L'instruction de cette affaire a commencé le 28 octobre 2005, et a fait état de "dépassements". Un mandat d'arrêt international avait été lancé à l'encontre d'Abderrahmane Achour, Rabah H. et Hassiba M., secrétaire d'Abderrahmane Achour. Ces derniers ont été localisés et arrêtés à Casablanca, au Maroc. Les autorités judiciaires marocaines se sont penchées sur le dossier de ces trois accusés, le 03 janvier 2006, à la demande d'Interpol qui a diffusé un mandat d'arrêt international lancé par la justice algérienne. Les " dépassements " dont fait état l'instruction auraient eu lieu dans des transactions qui auraient eu lieu en 2004 et en 2005. Une autre personne accusée dans cette affaire a été localisée au Maroc. Il s'agit de A.A. qui se serait déplacé au Maroc en mai 2006. Les autorités judiciaires marocaines avaient renvoyé au 17 mars, l'étude de son dossier. D'anciens directeurs de ces trois agences de la BNA auraient, selon l'instruction, bénéficié de cadeaux de la part d'Abderrahmane Achour, en contrepartie de leur aide pour qu'il puisse bénéficier de crédits bancaires, selon une source judiciaire. Auditionnée, la secrétaire aurait déclaré qu'elle se déplaçait dans certaines agences de la BNA pour ramener de l'argent, dans des valises, pour Abderrahmane Achour. Ce que ce dernier a nié lors de son audition, ajoute cette source. Le principal accusé dans cette affaire aurait, selon l'instruction, créé environ une dizaine d'entreprises fictives au nom desquels il aurait bénéficié de crédits bancaires, explique-t-on de même source. Parmi ces entreprises fictives, on compterait, selon l'instruction, une entreprise de taxis. Abderrahmane Achour aurait, selon cette source, utilisé une partie de l'argent dilapidé dans la création de deux entreprises au Maroc. L'Algérie pourrait entamer des procédures judiciaires pour récupérer l'argent qui aurait été investi par cet accusé au Maroc dans le cadre de la convention internationale de lutte contre le blanchiment d'argent, selon une source judiciaire. Le dossier relatif à cette affaire sera examiné par la chambre d'accusation près le tribunal de Sidi M'hamed, aujourd'hui, et aura à retenir ou à rejeter les chefs d'inculpation retenus, lors de l'instruction, contre les accusés.