L'Afrique a de grandes ambitions. L'Afrique en tant qu'entité ou les pays africains isolément ? D'abord, pour ce qui concerne l'ambition portée par l'Afrique, quelle que soit celle-ci, c'est-à-dire cette ambition, celle-ci est visible et lisible, du moins en terme de discours, mais il semble que celle-ci s'arrête à ce niveau. Avoir un emploi par les temps qui courent relève de la volonté divine, et encore, il n'est pas certain de tomber sur un CDI. Et là, nous sommes à la porte de l'inconnu. Qui pourrait garantir que même ces contrats portant cette restriction seront réellement revus à la baisse, ceci pour établir la sécurité de l'emploi et une question d'égalité devant les frustrations. Ce qui est le plus dramatique, c'est qu'après les discours ou les rencontres pour se retrouver sur le terrain du partage des efforts, ou carrément pour bénéficier de notre proximité, le plus souvent, les candidats à l'emploi se voient imposer des conditions qui en font un " stakhanoviste", quelqu'un qui "vit pour travailler". Tout se passe alors comme si la pénurie d'emplois désengage les " travailleurs " de la solidarité , du partage des biens tandis que les entraides se font émotionnellement, et pas du tout financièrement. Les pays auxquels on impose l'entrée dans l'économie de marché ont besoin d'être aidés et non de subir une concurrence. Pourquoi alors les pays riches, les puissances industrielles, ne consentent pas a vraiment à les aider à se développer, et à mettre en œuvre une coopération qui ne signifie pas une guerre économique, une politique internationale d'échanges créatrice d'emplois durables et non pas de confrontations sous forme de concurrence impitoyable, où les vainqueurs sont connus d'avance. Et pourtant, c'est bien ce qui est craint qui va se passer. Faudrait-il une fois de plus prêter l'oreille aux propos de Gueddafi qui veut engager le projet de la création du modèle des " Etats-Unis d'Afrique " ? Le même Gueddafi nous avait promis la création de la carte d'identité maghrébine il y a de cela 22 années. A chaque grande manifestation économique internationale, c'est le même discours portant les mêmes revendications, et c'est la même réponse fournie par les pays interpellés. Des discours portés par ce type de revendications ont été à maintes fois prononcés par les pays en développement sous forme d'appel à l'aide et n'ont reçu de la part des pays industriels que des promesses. Un appel au secours n'est entendu sans être écouté que dans les forums économiques et pas ailleurs, alors qu'il est largement connu qu'il y a des urgences qui s'expriment de la part de bien de pays. Devant l'accroissement inévitable du chômage et du risque de mouvements sociaux qui tendraient vers la violence, qui donneraient éventuellement des argumentations supplémentaires au terrorisme qui ne manquerait pas l'occasion de faire des campagnes de recrutement pour renouveler les effectifs et donc aggraver la situation de sécurité et d'instabilité . Il y a également des risques d'effondrement des industries que ces pays ont mises en place au prix d'un endettement important et donc les risques de faillites des entreprises avec leur inévitable cortège de licenciements et donc de perturbation sur le front social.