Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon est arrivé dimanche au Pakistan, où l'impatience monte parmi les 20 millions de sinistrés des inondations. La situation s'est encore aggravée avec de nouveaux villages envahis par les eaux. Lire la suite l'article "Je suis venu ici pour voir ce qui reste à faire et exhorter la communauté internationale à accélérer l'aide au peuple pakistanais", a déclaré Ban Ki-moon. Le secrétaire général de l'ONU, qui doit visiter les zones sinistrées, a rencontré le président Asif Ali Zardari, très critiqué pour son absence au début de la crise. Le chef de l'Etat s'est depuis rendu à deux reprises auprès des sinistrés mais les photos de sa visite en Europe, le montrant notamment dans un château en France appartenant à sa famille, risquent de le poursuivre durant tout son mandat. Les Nations unies ont lancé un premier appel aux fonds pour récolter 460 millions de dollars (361 millions d'euros) pour porter secours à la population, mais ont reçu pour l'heure seulement 20% de ce montant. Des rescapés se sont battus pour de la nourriture apportée par un camion d'aide humanitaire près de la ville de Sindh, provoquant un tel chaos que la distribution a dû être interrompue, a constaté un journaliste de l'Associated Press sur place. "L'impatience des gens nous a privés du peu de nourriture qui était arrivé", déplorait Shaukat Ali, l'une des victimes des inondations qui attendait de l'aide alimentaire. Les eaux ont envahi Derra Allah Yar, une ville de 300.000 habitants située à la frontière des provinces de Sindh et du Baloutchistan, selon un responsable local, Salim Khoso. Environ 200.000 personnes ont dû fuir la cité. "Il faut qu'on les nourrisse mais on ne sait pas comment", expliquait-il. Selon les autorités, des centaines de villages ont été inondés par les crues le long de l'Indus et d'autres cours d'eau de la province de Sindh dans le sud du pays. Cependant, l'Union des Organisations Islamiques de France (UOIF) "exhorte" les musulmans de France, les associations et les mosquées à déployer les efforts nécessaires pour marquer "leur solidarité avec les populations pakistanaises sinistrées". Dans un communiqué remis dimanche, l'UOIF "appelle toutes les associations musulmanes à organiser, dans le cadre des collectes du Ramadan, des collectes au profit des populations pakistanaises, et à se rapprocher des organisations humanitaires reconnues pour l'acheminement des aides". Par ailleurs, l'UOIF "salue l'initiative prise par les autorités françaises qui ont débloqué une première aide, et souhaite plus de mobilisation de tous les acteurs pour contenir l'ampleur de la catastrophe". Les inondations ont fait environ 1.600 morts selon l'ONU, Islamabad ayant confirmé 1.384 décès. Les agences humanitaires de l'ONU redoutent désormais qu'une "seconde vague" de décès due aux maladies ne vienne alourdir le bilan. Un premier cas de choléra a déjà été enregistré dans le nord-ouest, et au moins 36.000 personnes souffrent de diarrhées aiguës, a indiqué samedi l'ONU, en annonçant des mesures supplémentaires pour soigner ces dernières.