Les cours des matières premières alimentaires ont connu des fortunes diverses cette semaine, le cacao poursuivant sa baisse, alors que le café regrimpait à courte distance d'un niveau record en 12 ans, tandis que le sucre repartait en légère hausse. Les cours de la fève brune ont accentué leur recul cette semaine, pénalisés notamment par un désintérêt des acheteurs industriels alors que leur activité ralentit traditionnellement pendant la période estivale. Les cours du cacao sont tombés mercredi jusqu'à 2019 livres sterling la tonne à Londres, leur niveau le plus faible depuis 10 mois, et jusqu'à 2,863 dollars la tonne à New York, un plus bas en deux mois et demi. Les prix du cacao ont été principalement pénalisés par des signes encourageants sur la récolte de fève brune en Afrique de l'ouest, principale région productrice au monde, qui devrait atteindre un rebond record au cours de la saison 2010/2011 après plusieurs années décevantes, a rapporté la revue spécialisée The Public Ledger. Pour leur part, les prix du café ont rebondi cette semaine. La livre d'arabica s'est renchérie vendredi jusqu'à 178,65 cents à New York, proche de son record en 12 ans à 181,50 cents atteint le 2 août, soutenus par des achats à bon compte d'investisseurs spéculatifs profitant d'une accalmie saisonnière dans la consommation de café. Pour sa part, la tonne de robusta a atteint vendredi 1791 dollars la tonne, son meilleur cours depuis le 2 août, où elle était montée à 1833 dollars, un record en près de deux ans. Autre soutien pour les cours, la consommation brésilienne pourrait atteindre un record cette année, portée par la forte croissance de l'économie du pays, a estimé un responsable de l'industrie du café du Brésil, a rapporté The Public Ledger. Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en novembre ressortait à 1774 dollars vers 14H00 GMT contre 1727 dollars la tonne pour livraison en septembre le vendredi précédent vers 13H30 GMT. Sur le NYBoT-ICE US, la livre d'arabica pour livraison en septembre s'échangeait à 177,35 cents vendredi à New York, contre 169,25 cents pour la même échéance une semaine auparavant. De leur côté, les prix du sucre ont légèrement rebondi cette semaine, alors que le Brésil, principal pays producteur au monde, continue de connaître des difficultés logistiques à exporter sa production. "S'il ne fait aucun doute que le Brésil peut accroître sa production, ses infrastructures d'exportation montrent leurs limites", et provoquent des tensions sur l'approvisionnement, a souligné la maison de courtage Czarnikow. De plus, les cours étaient soutenus par des inquiétudes sur les niveaux de production de sucre en Thaïlande, le deuxième exportateur mondial après le Brésil, qui pourraient tomber à un niveau de faiblesse plus vu depuis la récolte 2005/2006, relevaient les analystes de Commerzbank. En outre, le marché du sucre était marqué par une recrudescence de la demande avec le début du Ramadan cette semaine, période où progresse nettement la consommation mondiale. Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en octobre valait 550,10 livres vendredi vers 14H00 GMT, contre 543 livres vendredi dernier vers 13H30 GMT. Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en octobre valait 18,96 cents, contre 18,33 cents pour la même échéance une semaine plus tôt. Pour leur part, les prix du coton ont progressé pour la quatrième semaine d'affilée à New York, toujours dopés par une offre réduite à court terme et une demande solide, une conjoncture favorable confirmée par le rapport mensuel du département américain de l'Agriculture (USDA). "Un rapport de l'USDA haussier et de fortes exportations américaines ont alimenté en carburant un marché déjà bouillant", a commenté la maison de courtage Plexus Cotton. "Avec des facteurs fondamentaux (offre et demande, NDLR) et techniques alignés dans la même direction, il semble qu'il n'y ait pas grand-chose pour freiner cette progression pour l'instant". Comme toujours déterminant pour les cours, le rapport du ministère américain "a confirmé ce que le marché soupçonnait depuis un moment: les stocks sont bien plus réduits que ce que les statistiques indiquaient jusqu'à présent", a ajouté Plexus Cotton. L'USDA a réduit sa prévision de stocks à l'échelle mondiale. Elle a aussi révisé à la hausse de 800.000 balles son estimation de production mondiale, à 116,8 millions de balles, mais cela "a été plus que compensé par une révision en hausse de 1,2 million de balles de la consommation mondiale", ont souligné les analystes de Barclays Capital. "Cela marque la cinquième saison de suite où la production mondiale est attendue inférieure à la consommation", a noté Plexus Cotton. "L'offre est réellement faible, on ne peut plus puiser dans les stocks et la marchandise disponible à l'exportation ne sera pas suffisante cette année pour satisfaire la demande à son niveau actuel. Le marché va donc devoir rationner la demande en augmentant les prix". Vers 15H35 GMT vendredi, le contrat pour livraison en décembre s'établissait à 85,00 cents la livre contre 80,23 cents sept jours plus tôt. L'indice Cotlook A, moyenne quotidienne des cinq prix du coton les plus faibles sur le marché physique dans les ports d'Orient, valait 91,15 dollars, contre 87,50 dollars la semaine dernière.