Les contrats à terme sur le pétrole brut cèdent du terrain vendredi, tombant à leurs plus bas niveaux depuis la mi-juillet, sous l'effet d'une forte dépréciation de l'euro face au dollar et du repli des actions européennes. Le contrat de référence coté aux Etats-Unis affiche un recul plus marqué que celui en Europe, affecté par les statistiques décevantes sur les demandes d'allocations chômage publiées jeudi outre-Atlantique, et par la forte baisse de l'indice de l'activité économique de la Fed de Philadelphie. A 12h50, le contrat d'octobre sur le Brent coté à Londres cédait 90 cents à 74,40 dollars le baril, tandis que le contrat d'octobre sur le brut coté au Nymex - le West Texas Intermediate - abandonnait 1,04 dollar à 73,73 dollars le baril. Vers 13H05 (15H05) GMT, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en septembre, dont c'est le dernier jour de cotation, s'échangeait à 73,30 dollars, en recul de 1,13 dollar par rapport à la veille. Le contrat pour livraison en octobre s'échangeait à 73,74 dollars. "La tendance à la baisse se poursuit", a constaté Tom Bentz, de BNP Paribas. Après avoir engrangé 53 cents mardi et limité ses pertes mercredi, le baril avait abandonné près d'un dollar jeudi, emporté par les inquiétudes pour la demande après des indicateurs économiques américains décourageants. La contraction de l'activité industrielle dans la région de Philadelphie et la hausse des nouvelles inscriptions au chômage à leur plus haut niveau depuis novembre sont "des signes supplémentaires d'une possible rechute en récession", a souligné Tom Bentz. "Sans compter que les stocks de brut et de produits pétroliers sont à leurs plus hauts niveaux depuis vingt ans... Le constat n'est pas réjouissant, et en conséquence le marché a cassé de nouveaux plus bas dans la nuit et continue d'accélérer à la baisse", a ajouté l'analyste. Le contexte de prudence générale n'aidait pas le marché du pétrole. Les principales places boursières battaient en retraite, et les indicateurs annonçaient que Wall Street allait se diriger également vers une ouverture dans le rouge. "Même si la profondeur du pessimisme est loin des niveaux observés en 2008, et à juste titre étant donné la grande différence de contexte, les prix du pétrole se languissent à des niveaux autour desquels les producteurs ne gagnent pas grand chose", a noté Amrita Sen, de Barclays Capital. Le baril revenait ainsi à des niveaux auxquels il était déjà retombé début juillet. "Le marché était survalorisé depuis quelque temps", a toutefois estimé Tom Bentz, reconnaissant qu'il était difficile de savoir jusqu'où la correction pourrait porter les prix. "Au moins pour l'instant on va voir si le seuil de 70 dollars va tenir".