L'indice des prix à la consommation (IPC) en Chine devrait atteindre son pic en août avant de chuter dans les prochains mois de l'année, a annoncé dimanche Lian Ping, économiste en chef à la Banque des Communications basées à Shanghai. "L'IPC devrait dépasser 3,3% en août, mais cela sera son plus haut niveau de l'année", a indiqué l'économiste. Comme les inquiétudes sur la reprise économique dépriment toujours le marché et que la crise de la dette européenne se propage, les prix des marchandises resteront relativement bas à court terme, a-t-il fait observer. L'inflation en Chine s'atténuera également grâce au ralentissement de la croissance économique du pays et à la chute des prix des produits industriels, a ajouté l'économiste. Néanmoins, les pressions inflationnistes à long terme existent toujours, en raison des possibles hausses de coût des denrées alimentaires, de la main-d'oeuvre et des ressources naturelles, a-t-il fait remarquer. Il s'attend à une augmentation des pressions inflationnistes en mars et en avril l'année prochaine. Principalement en raison de la croissance des prix alimentaires à cause des impacts négatifs engendrés par les inondations sur la production agricole et le transport, l'IPC en Chine a bondi en juillet de 3,3% sur un an, la hausse la plus rapide enregistrée depuis octobre 2008. Par ailleurs, les firmes étrangères sont libres d'exprimer leurs opinions sur les politiques économiques et l'environnement d'investissements de la Chine. C'est la preuve pour John D. Watkins, le président de la Chambre américaine de Commerce en Chine, que le climat des affaires en Chine est plus transparent et ouvert que dans les croyances de nombreux occidentaux. Des fonctionnaires chinois ont sérieusement écouté les opinions de notre Chambre avant d'apporter rapidement des réponses sur certains problèmes, a félicité Watkins vendredi lors d'une interview exclusive à l'Agence de Presse Chine Nouvelle (Xinhua). M. Watkins a déclaré que l'environnement d'investissements en Chine demeurait attractif pour la plupart de firmes américaines, citant un sondage mené par la Chambre en avril. La plupart des sociétés américaines continuent à travailler en Chine et 82% des sociétés américaines sont confiantes quant aux perspectives de l'économie chinoise. C'est le double du résultat d'un sondage identique réalisé en 2009, selon un rapport de cette chambre. Cependant, la chef de la branche régionale Asie-Pacifique de l'ONU a déclaré estimer que la Chine a encore besoin d'équilibrer son développement économique et social pour assurer la durabilité de sa croissance, même si son PIB au second trimestre a dépassé celui du Japon, faisant de la Chine la deuxième puissance économique mondiale après les Etats-Unis. "La Chine a détrôné le Japon en tant que seconde puissance économique mondiale et en tant que première puissance économique d'Asie. C'est très bon, car cela signifie que la Chine est devenue une puissance économique et qu'elle maintient sa position en tant que telle", a déclaré Noeleen Heyzer, secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique (ESCAP), dans une interview accordée à l'agence Xinhua jeudi. Mme Heyzer a fait ces remarques en réaction au nouveau classement de la Chine après que les statistiques du bureau du cabinet japonais eurent indiqué lundi que le PIB nominal du Japon pour le second trimestre de 2010 s'est élevé à 1.288 milliards de dollars, niveau inférieur aux 1.337 milliards de dollars affichés par la Chine. Ces chiffres ont donné lieu à des spéculations qui prévoient que la Chine pourrait dépasser le Japon pour devenir la seconde puissance économique mondiale en termes de volume de PIB annuel. La chef de l'ESCAP, également sous-secrétaire générale de l'ONU, a néanmoins souligné que la Chine demeure un pays en voie de développement et que le chemin vers la prospérité est encore long. "En effet, si vous regardez le revenu par habitant, la Chine est à la 103e place avec un revenu par habitant de 3.700 dollars, tandis que le Japon se situe à la 20e place avec un revenu par habitant de 40.000 dollars. Donc la Chine a encore un long chemin à parcourir pour réduire les inégalités", a déclaré Mme Heyzer, première femme à la tête de l'ESCAP depuis sa création en 1947. R.I.