Le Fonds monétaire international (FMI) s'est déclaré prêt à aider le Pakistan, où des "millions de personnes sont en souffrance" après les fortes inondations qui ont frappé le pays, selon un communiqué de l'organisation. "Le FMI est aux côtés du Pakistan, dans ces temps difficiles, et apportera sa contribution pour aider le pays", a ajouté l'organisation. Une lettre en ce sens a été envoyée par le président du FMI Dominique Strauss-Kahn au président pakistanais Asif Ali Zardari. Dans ce contexte, le FMI est en train d'organiser une réunion la semaine prochaine à Washington avec des représentants du gouvernement pakistanais pour "évaluer l'impact macroéconomique des inondations et les mesures qui sont prises pour y répondre, et pour discuter des moyens avec lesquels le FMI peut soutenir le Pakistan dans ces temps difficiles". Toujours selon le FMI, "l'ampleur de la tragédie" a pour conséquence que le budget du pays ainsi que ses perspectives macro-économiques, qui sont soutenus par un programme financé par le FMI, doivent aussi "être reévalués", selon M. Masood Ahmed, directeur pour la région du Moyen-Orient et de l'Asie centrale auprès du Fonds. Les gigantesques inondations provoquées par les pluies torrentielles de la mousson qui ont affecté un cinquième du Pakistan et 20 millions de personnes "vont poser un défi économique considérable au peuple et au gouvernement du Pakistan", a encore souligné M. Ahmed. Le Pakistan a reçu en novembre 2008 un prêt du FMI de 10 milliards de dollars sur 23 mois, destiné à lutter contre les effets de la crise économique mondiale dans le pays. Ainsi, le Fonds monétaire international (FMI) a déclaré samedi avoir planifié une réunion avec des officiels pakistanais la semaine prochaine pour discuter des plans d'aide économique suite aux inondations dévastatrices au Pakistan. "Les inondations, qui ont frappé le Pakistan ces dernières semaines et apporté les souffrances aux millions de personnes, constitueront également un grand défi économique au peuple et au gouvernement du Pakistan", a indiqué Masood Ahmed, directeur du département pour le Moyen-Orient et l'Asie centrale du FMI, dans un communiqué."L'étendue de la tragédie signifie que le budget et les perspectives macroéconomiques du pays, qui a soutenu par un programme financé par le FMI, exigeront aussi la révision", a-t-il expliqué. Le FMI s'entretiendra avec des officiels pakistanais à Washington la semaine prochaine pour évaluer l'impact macroéconomique des inondations et les mesures qu'ils prennent pour faire face à cet impact, et discuter des moyens à travers lesquels le FMI peut aider le Pakistan à ce moment difficile, selon le directeur. Si les inondations n'ont mis que quelques jours à dévaster des centaines de villages à travers le Pakistan, il faudra sans doute des années avant de rendre un toit à quelque six millions de sinistrés, préviennent des experts. "La tâche est immense. C'est une dévastation à grande échelle, cela prendra beaucoup de temps et d'argent pour tout reconstruire. Les responsables politiques ne réalisent pas la gravité de la situation", explique l'économiste indépendant A.B. Shahid. Un cinquième du territoire du Pakistan - pays d'une superficie de 803.000 km⊃2;, l'équivalent de la France et de la Grande-Bretagne réunies - a été affecté par les inondations provoquées par des pluies de mousson d'une ampleur exceptionnelle, mais l'étendue des dégâts reste à déterminer. Selon l'expert, "il faudra au moins trois milliards de dollars pour rebâtir les maisons et cabanes. Et pas moins de sept milliards pour rénover les infrastructures, reconstruire les routes, ponts, canaux et administrations". "Il ne reste plus rien", résume Qasim, 45 ans, qui a fui son village de Qayyas Bhayyo, dans l'une des zones les plus inondées de la province du Sind (sud), terre de rizières et de fermes piscicoles. "Ma maison de bois et de terre séchée a été balayée. Nous y avions stocké de la nourriture pour des mois et tout a été détruit. Nous n'avons pu sauver nos chèvres et buffles qui hurlaient, pris au piège des eaux", raconte-t-il. R.I.