Dans le cadre de la nouvelle politique agricole destinée à réduire les importations, l'Algérie tente d'élargir la gamme de sa production de céréales. Après le blé et l'orge, le ministère de l'Agriculture envisage de produire localement une grande part du maïs consommé et aller, éventuellement, vers l'autosuffisance à long terme, c'est ce que rapporte le journal électronique TSA. A cet effet, les premiers périmètres agricoles convenant à la production de maïs viennent d'être identifiés dans la région de l'Oranie, selon un haut responsable de ce ministère. Cette culture sera élargie, dans une seconde phase, à l'échelle nationale à travers les régions où les conditions climatiques et la qualité des sols sont réunies. Le même responsable a expliqué que "le maïs n'est pas produit en Algérie depuis des décennies eu égard aux énormes quantités en eau que ces cultures nécessitent, mais maintenant avec la mobilisation des eaux superficielles pour l'irrigation il y a des possibilités de produire le maïs au niveau national". Bien que considéré comme principal intrant dans la fabrication d'aliments de bétail et de volaille, les besoins de l'Algérie en maïs sont couverts exclusivement par l'importation. En effet, la volatilité des cours du maïs sur le marché international a souvent entraîné de fortes spéculations comme cela a été le cas en 2007 et 2008. En outre, la hausse considérable des prix des productions animales (viandes, lait, œufs) en Algérie est aussi due notamment à la hausse des prix des aliments importés. Par ailleurs, le directeur de la régulation au ministère de l'Agriculture a indiqué qu"il y a eu une forte abondance de la production céréalière pour la saison 2009/2010. Contrairement à l'année précédente où l'orge a représenté plus d'un tiers des 60 millions de quintaux de céréales récoltées, cette année une grande partie de la récolte est composée du blé dur, un produit dont l'Algérie vient d'atteindre le niveau d'autosuffisance. Toutefois, ce même responsable a admis que l'Algérie demeurera encore dépendante du marché international en ce qui concerne le blé tendre. La production nationale est loin de satisfaire les besoins de plus en plus croissants en blé tendre, utilisé principalement pour la production des farines boulangères. Pour rappel, la baisse considérable des importations de blé de l'Algérie est due notamment à la récolte céréalière record enregistrée durant la campagne précédente. Selon les Douanes algériennes, le montant global des importations de blé dur et tendre est passé de 3,19 milliards de dollars en 2008 à 1,83 milliard en 2009. Cette baisse substantielle est due à la réduction des quantités importées après une production record de 6,2 millions de tonnes de céréales, dont 3,56 millions de blé. En outre, la baisse des cours sur le marché mondial a aussi permis à l'Algérie de faire des économies. L'Algérie demeure néanmoins l'un des plus gros importateurs mondiaux de l'or jaune. Ainsi, les approvisionnements du pays auprès des marchés mondiaux ont atteint 5,69 millions de tonnes, contre 6,48 millions en 2008. Par conséquent, ces quantités colossales placent l'Algérie septième gros importateur mondial de blé après l'Egypte, l'Océanie, le Brésil, l'Europe, le Japon et l'Indonésie, selon le classement du Conseil international des céréales (CIC). Le blé tendre représente plus que le double des importations globales du pays en blé. L'Algérie en a importé pour près d'un milliard représentant une quantité de 3,84 millions de tonnes, contre 1,84 million de tonnes de blé tendre pour 792,5 millions de dollars. La France demeure le premier fournisseur de l'Algérie en blé tendre avec 3,24 millions de tonnes pour 879,64 millions de dollars. Elle est son deuxième fournisseur en blé dur avec 477 071 tonnes pour 225,46 millions de dollars.