S'imposant comme étant le 2e port national en matière de marchandises après celui d'Alger, l'Entreprise portuaire de Béjaïa (EPB) a enregistré, en 2009, des résultats croissants (un chiffre d'affaires en hausse de 24%) ,malgré un contexte de crise marqué par une baisse sensible du trafic maritime mondial, selon le quotidien électronique Maghreb émergent. Dans ce sens, il faut préciser que les effets combinés de la crise économique et financière mondiale et la baisse des exportations d'hydrocarbures de 9% transitant via le port de Béjaïa n'ont pas influé sur le bilan d'activité de l'entreprise, car la faveur revient aux marchandises générales qui ont connu une hausse de 13%, soit 7 millions de tonnes. Dans ce contexte, l'Entreprise portuaire de Béjaïa a enregistré un nouveau record en traitant un volume additionnel de 720 000 tonnes de marchandises, alors que le volume traité par l'Algérie n'a été que de 520 000 tonnes. Une performance qui a permis au port de Béjaïa de gagner 2 points en parts de marché pour se hisser à hauteur de 25% du trafic maritime national. Concernant le nombre de navires ayant transité par le port de Béjaïa, celui-ci a également connu une augmentation (1 400 au lieu de 187), boosté essentiellement par l'accélération des importations de produits sidérurgiques à (72%). Par ailleurs, la même source a indiqué que le port de Béjaïa a connu une baisse de 12% en 2009 par rapport à l'exercice précédent, sur le trafic des passagers et ce, suite à la rude concurrence des offres promotionnelles des compagnies aériennes et la baisse des dessertes de l'ENTMV, principal transporteur maritime de voyageurs. A ce propos, une moyenne de 30 567 voyageurs ont transité par le port de Béjaïa en 2009. Ce dernier est connu comme étant un terminal à conteneurs performant géré avec les Singapouriens de Portek dans le cadre de la société mixte Béjaïa Mediterranean Terminal (BMT). Cette association a enregistré pour sa part une hausse de 30% de son trafic, avec un volume de plus de 151 000 EVP (Equivalent Vingt Pieds) et une part de marché en hausse à hauteur de 13% pour ce type de trafic. Ceci grâce aux importations en provenance d'Espagne et de France qui dominent largement le trafic conteneurs, auquel s'ajoute celui en transbordement du marché asiatique. En outre, il faut préciser que l'Entreprise Portuaire de Béjaïa a poursuivi ses efforts d'investissement en équipements et infrastructures, ceci en injectant plus de 1,4 milliards de dinars en 2009, en prévision d'une reprise rapide du trafic mondial. Le montant couvre la réhabilitation des quais, l'acquisition de matériels, l'extension des aires de stockage et la construction d'une nouvelle gare maritime pour le transit des voyageurs. Cependant,ce qui entrave le dynamisme du port de Béjaïa est la congestion de ses aires d'entreposage. L'urbanisation effrénée de l'environnement immédiat du port et l'occupation d'une partie de l'enceinte portuaire par un complexe agroalimentaire d'un groupe privé empêchent toute possibilité d'extension vers l'extérieur. A cela s'ajoute le nombre limité de quais de déchargement et les lenteurs bureaucratiques des autres intervenants dans le commerce extérieur. Ainsi, pour surmonter ces défis, la solution reste l'acquisition de zones d'entreposage extraportuaires, la promotion des ports secs et des plateformes logistiques intégrées. Ceci à condition que la SNTF s'implique, elle aussi, dans cette dynamique en renforçant le réseau des chemins de fer reliant le port aux zones extraportuaires pour faciliter l'évacuation rapide des marchandises, le lancement dans les plus brefs délais des travaux de la pénétrante sur l'autoroute Est-Ouest qui offre des perspectives intéressantes de développement pour l'entreprise portuaire ainsi qu'à tous les opérateurs économiques de la wilaya de Béjaïa.