La fluidité du trafic au niveau du port de Béjaïa est incontestable. C'est ce qu'attestent, en tout cas, les résultats de l'exercice 2009 communiqués par Béjaïa Mediteranean Terminal (BMT), l'exploitant du terminal à conteneurs du port de Béjaïa. Ce dernier indique avoir traité 151.245 conteneurs équivalent vingt pieds (EVP) durant l'année 2009, en progression de 29 % comparativement à l'exercice 2008, où le trafic est établi à 117.083 boites. Un résultat remarquable qui non seulement dépasse les prévisions du business-plan de l'entreprise, initialement fixé à 130.254 boites, mais a boosté tous les autres indicateurs d'exploitation, notamment son chiffre d'affaires qui s'est ainsi élevé de 46 %, passant de 1,2 à 1,75 milliard de DA. Selon BMT, cette croissance est d'autant plus remarquable qu'elle intervient dans un contexte de crise économique mondiale et malgré une congestion avérée du terminal qui a duré plus de six mois et un ralentissement sensible des importations durant les deux derniers mois de l'année. Durant l'exercice le port a eu à souffrir du déraillement d'un de ses portiques, dont l'avènement a coïncidé avec une arrivée massive de porte-conteneurs, essentiellement des feeders, et exacerbé par des contraintes de transbordement en dehors de l'espace portuaire. La conjonction des deux contraintes a soumis les opérations de manutention et d'entreposage à de réelles contraintes qui ont nécessité pour leur levée une mobilisation générale. A ce titre, la productivité a dû subir un fléchissement avéré, passant d'un traitement de 28 à 24 conteneurs à l'heure. Ces difficultés ont cependant été compensées par le niveau de maîtrise de plus en plus élevé des équipements de manutention, ainsi que le retour du lourd volume des investissements effectués. A cela s'ajoute l'agressivité commerciale opérée auprès des clients dont l'effet s'est traduit par un captage d'un surcroît de trafic, ayant nécessité pour sa gestion la création durant l'année 2009 de 120 postes de travail permanents. La filiale, du fait de son trafic, a fait tourner quelque 75.000 camions durant la même année. A noter que BMT a été créé en 2005, suite à une joint-venture entre l'entreprise du port de Béjaïa (EPB) et l'entreprise Singapourienne Portek International, spécialisée dans la gestion des terminaux à conteneurs. A noter également, que le port de Béjaïa, classé second à l'échelle nationale en matière de trafic général et de rentabilité économique, ne reçoit plus les car-carriers (matériel roulant) comme le port d'Alger d'ailleurs. Il concentre exclusivement tous ses efforts sur le conteneur, les marchandises générales et les hydrocarbures. La nouvelle mesure, entrée en application au début du mois en cours, est destinée à décongestionner les infrastructures surexploitées du terminal marin. A peine mise à exécution, la décision a sensiblement allégé le trafic sur les quais de l'EPB qui table dorénavant sur le traitement des marchandises conteneurisées et d'autres gammes de produits comme les liquides, les métaux et l'agroalimentaire. Fortement sollicité ces dernières années, le port de Béjaïa a pris d'autres initiatives pour harmoniser son développement et répondre aux besoins d'une clientèle de plus en plus exigeante sur la qualité des prestations. L'EPB s'apprête effectivement à ouvrir deux ports secs à Beni Mansour et Bordj Bou-Arréridj. Ces deux projets permettront à l'entreprise de faire des bénéfices en gagnant un temps précieux dans le chargement et le déchargement des navires, explique-t-on. Rappelons que le port de Béjaïa avait adopté, depuis le 15 juillet dernier, un nouvel organigramme de travail pour répondre à la hausse constante du trafic maritime : brigades de contrôle mixtes (Douane, direction du commerce, services agricoles, autorités sanitaires), extension du volume horaire des structures qui interviennent dans les formalités d'évacuation de marchandises, adoption de mesures de facilitation pour inciter les importateurs à enlever leurs cargaisons dans les plus brefs délais. Le port de Béjaïa monte ainsi en puissance. Sa modernisation est aujourd'hui une réalité. Les résultats sont palpables sur le terrain. Il s'agit bel et bien d'un port qui a considérablement augmenté ses activités ces dernières années, ce qui a poussé ses responsables à repenser les infrastructures pour éviter la saturation. Pour cela, la Direction des travaux publics de la wilaya de Béjaïa a annoncé récemment une enveloppe de 37 milliards de dinars (près de 380 millions d'euros). Et parmi les principales réalisations attendues, la création de 50 hectares de zones de stockage en plus, un nouveau quai de 1,5 linéaire, mais aussi l'approfondissement des bassins pour accueillir des navires de grande capacité. Lotfi C.