Les prix du pétrole étaient en petite hausse hier à l'ouverture du marché à New York, après être tombés à près de 73 dollars avant le week-end sur fond d'inquiétudes pour la reprise. Vers 13H05 GMT/15h05 HEC, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en octobre s'échangeant à 74,02 dollars, en progression de 20 cents par rapport à vendredi. Au cours de la semaine dernière, les mauvaises nouvelles macroéconomiques américaines ont entraîné le pétrole sous les 75 dollars le baril. Comme sur les marchés d'actions, les cours du pétrole ont évolué au rythme des publications d'indicateurs macroéconomiques la semaine dernière. Le ralentissement de la croissance japonaise au deuxième trimestre a d'abord fait reculer le baril à 75,24 dollars à New York et à 74,85 dollars à Londres. Mardi, un sursaut a eu lieu après l'annonce d'une production industrielle en nette progression en juillet aux Etats-Unis. Mais, corrélés aux marchés des actions, les marchés pétroliers ont connu une fin de semaine difficile sur fond de publications décevantes. Le gouvernement américain a fait état d'une diminution des stocks hebdomadaires de brut de 800.000 barils quand les analystes attendaient une réduction de 1,3 million de barils. Toujours aux Etats-Unis, le nombre de nouveaux chômeurs est monté à son plus haut niveau depuis novembre tandis que l'indice de l'activité industrielle de la région de Philadelphie a chuté de manière inattendue. Cette accumulation de mauvaises nouvelles a fait chuter le pétrole à son plus bas niveau depuis début juillet, clôturant la semaine à 73,46 dollars à New York et 74,13 dollars à Londres. Hier, le marché se reprenait après avoir enregistré de fortes pertes la semaine passée. Le baril avait abandonné 2,31 dollars en trois séances, tombant au plus bas de la journée de vendredi à 73,19 dollars. Malgré le temps pluvieux à New York, le marché commençait la semaine sur un ton un peu plus optimiste. "Les prix montent dans le sillage des places boursières européennes et des contrats à terme à Wall Street", a indiqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates, les marchés actions étant considérés comme des baromètres du moral des investisseurs. La multiplication d'annonces et de rumeurs sur des fusions et acquisitions animait également le marché pétrolier. Les participants "estiment que l'activité autour des fusions signale des jours meilleurs à venir pour l'économie", a rapporté Andy Lipow. Ils surveillaient par ailleurs l'évolution de la tempête tropicale Danielle qui s'est formée au milieu de l'Atlantique, mais sa trajectoire devrait éviter la région du golfe du Mexique, qui produit près d'un tiers du pétrole aux Etats-Unis. "La trajectoire est vraiment au milieu de l'Atlantique, sur le chemin des Bermudes, ce qui veut dire qu'il n'y aura pas d'impact sur la production et les raffineries du golfe", a expliqué Andy Lipow. Dans un contexte de croissance molle et de stocks de pétrole élevés, les investisseurs surveilleront de près les statistiques hebdomadaires sur l'état des réserves, "pour voir où en sont les stocks d'essence et de produits distillés et si l'on va continuer à voir les réserves de produits augmenter sur les deux prochaines semaines alors que la saison des grands déplacements estivaux se termine", a ajouté l'analyste. Sur les marchés européens, les cours du baril trouvaient quelque soutien dans la bonne tenue des places boursières européennes, mais continuaient de souffrir du renchérissement de la monnaie américaine, qui rend moins favorables les achats de matières premières libellés en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises. "Après la chute des dernières séances, on pouvait attendre à court terme un rebond technique, mais ce n'est pas encore ce qui est en train de se passer. Pour l'instant, à l'évidence, les inquiétudes des opérateurs sur l'économie mondiale dominent toujours le marché", notaient les analystes de Commerzbank. Le recul de l'indice composite des directeurs d'achats (PMI) de la zone euro en août, témoignant d'un ralentissement de l'activité économique, était de nature à alimenter l'anxiété des investisseurs, après une série d'indicateurs décevants la semaine dernière aux Etats-Unis. Cette semaine constituera "un nouveau test de confiance" alors que sont attendus de nouveaux indicateurs clés, dont les ventes de logements et les commandes de biens durables aux Etats-Unis, ou la deuxième estimation du Produit intérieur brut (PIB) américain pour le deuxième trimestre. "Nous commençons la semaine sans nouveau développement de tempête tropicale susceptible de menacer les installations pétrolières (dans le golfe du Mexique) et sans information géopolitique surprise du côté iranien. (...) Les Bourses sont toujours à la merci d'indicateurs décevants et les stocks pétroliers américains sont à des niveaux records", poursuivait Olivier Jakob. "Il est bien difficile d'élaborer un tableau positif (pour les cours de l'or noir) en ce début de semaine, et nous continuerons donc à attendre une poursuite de la correction des prix vers leur plus bas niveau de juillet", concluait l'analyste de Petromatrix.