La superficie agricole globale exploitée en Algérie est estimée à 47,5 millions d'hectares, dont 32 millions d'hectares de parcours, 7 millions de forêts et de maquis et 8,5 millions de terres arables (5,7 millions d'hectares appartenant à des exploitants privés et 2,8 millions relevant du domaine privé de l'Etat). Or, depuis de nombreuses années, des terres agricoles sont détournées de leur vocation initiale. Cette tendance va se poursuivre dans les années à venir si les pouvoirs publics ne feront rien pour freiner ou même mettre fin de façon définitive à ce phénomène. Déjà il faut noter, qu'actuellement cette situation a causé une grande perte pour le pays et va mettre en relief la question relative à la sécurité alimentaire de l'Algérie. A ce propos, selon un rapport réalisé par les services du ministère de l'Agriculture et du Développement rural sur les perspectives du foncier agricole en Algérie, dont TSA a obtenu une copie, une moyenne de 112 000 hectares de la superficie globale, sera subtilisée au secteur à l'horizon 2020. La même étude prévoit que les terres déjà réaffectées à des fins autres qu'agricoles ont atteint les 50 000 hectares en 2005. Une autre études sur la Mitidja, réalisée par un groupe de chercheurs en juin dernier, fait ressortir que la superficie des terres agricoles détournées de leur vocation a atteint les 10 000 hectares à travers cette vallée. Les transactions de transfert des terres sont entachées d'illégalité dans plus de 50% des cas. Ainsi, parmi les motifs qui argumentent le détournement des terres agricoles vient en tête l'expropriation ou le transfert pour des projets " d'utilité publique ". Une grande partie des projets d'extension urbaine, bâtiment et renforcement du réseau routier à l'échelle nationale, se fait sur des terres agricoles. Surtout les mégaprojets inscrits dans le cadre du précédent plan quinquennal et celui en cours et qui consiste et entre autres à la construction de 1 million de logements, l'aménagement urbain des villes et le renforcement du réseau routier. Or, selon des précisions apportées dans le rapport, " l'exploitation de ces terres agricoles dans des projets d'utilité publique sont essentiellement le fait de décisions prises par des autorités administratives (commune, daïra, wilaya) ". Les plans directeurs d'aménagement urbain (PDAU), élaborés au niveau des wilayas, sous la poussée de la tendance vers l'extension des villes, ont contribué à rogner sur les superficies agricoles, estiment encore les rédacteurs du rapport. Il est utile de souligner également que les services du secteur de l'agriculture au niveau des wilayas ont rarement exprimé un mécontentement sur le changement de statut des terres agricoles avant leur réaffectation pour d'autres projets. Par ailleurs, à titre de rappel, l'Etat a procédé y a quelques mois a apporté quelques éclaircissements sur ce sujet. Ainsi, elle a suite à plusieurs enquêtes, il a introduit les dossiers de 11.900 exploitants de terre agricole devant la justice. Ces derniers ont été accusés de mauvaise exploitation et de détournement du foncier agricole, qui relève du domaine privé de l'Etat, vers d'autres utilisations ou même l'exploitation de ces mêmes terres au profit de tierces personnes moyennant une somme d'argent. Aussi, les pouvoirs publics ont procédé à des séries de mesures pour réduire les détournements et cessions illégales de terres agricoles à savoir, en premier lieu, l'élaboration du projet de loi relatif aux conditions d'exploitation des terres agricoles…etc.