Les prix des contrats à terme sur le pétrole brut étaient en léger repli à la mi-journée hier, après une matinée marquée par des mouvements irréguliers face à l'évolution en demi-teinte des marchés d'actions européens. Ils conservent néanmoins une grande partie du terrain gagné jeudi. Le prix du baril de brut a bondi de plus de 2,50 dollars jeudi, sous l'effet de la progression de Wall Street et de la tempête tropicale Bonnie qui se dirige vers le golfe du Mexique. Les contrats à terme sur le pétrole se maintiennent cependant dans une fourchette étroite vendredi, tandis que les marchés financiers attendent la publication des résultats des tests de résistance des banques européennes. "Cela paraît étrange de voir les prix du brut se replier alors qu'une tempête tropicale se dirige vers le golfe du Mexique, mais le pétrole a évolué en fonction des marchés d'actions dernièrement, et ces derniers n'ont pas d'orientation claire ce matin", a expliqué James Hughes, analyste de CMC Markets. A 12h43, le contrat sur le Brent pour livraison en septembre de l'ICE de Londres reculait de 34 cents, à 77,97 dollars le baril. Le contrat sur le WTI pour livraison en septembre du New York Mercantile Exchange cédait 32 cents, à 78,98 dollars le baril. Le marché restait soutenu par l'approche d'une tempête tropicale dans le golfe du Mexique, qui a contraint vendredi BP à annoncer la suspension de ses opérations autour du puits à l'origine de la marée noire. Autre facteur positif pour l'or noir, le marché a reçu vendredi un nouvel indice très rassurant pour l'état de l'économie européenne: le baromètre du climat des affaires Ifo, principal indice de confiance en Allemagne, s'est envolé en juillet, affichant 106,2 points contre 101,8 points en juin, la plus forte hausse depuis la réunification du pays il y a 20 ans. Sur le front géopolitique, le président vénézuélien Hugo Chavez a annoncé jeudi la rupture des relations diplomatiques avec la Colombie voisine et placé son armée en "état d'alerte maximal", après que Bogota eut réaffirmé que des chefs de guérillas colombiennes se trouvaient en toute impunité au Venezuela. Avec une production de 2,23 millions de barils par jour (chiffres de l'Agence internationale de l'énergie en juin), le Venezuela occupe le cinquième rang au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. Après plusieurs séances indécises, le marché pétrolier avait brutalement décollé jeudi à la faveur d'une série de facteurs macro-économiques et à l'approche de l'ouragan Bonnie. "Des données très positives sur l'industrie en zone euro, d'excellents résultats d'entreprise pour UPS, Caterpillar et 3M, et une tempête tropicale faisant route vers le golfe du Mexique, ont fourni les ingrédients d'une forte hausse des Bourses et des marchés de matières premières hier (jeudi)", rappelle David Hufton, analyste à la maison de courtage PVM. Le pétrole avait également profité d'un affaiblissement de la monnaie américaine, qui renforçait son attrait pour les acheteurs munis d'autres devises.