La suppression du crédit à la consommation, lors de la LFC 2009, a suscité de nombreuses questions et un mécontentement au sein de la population, mais une analyse profonde de la question a permis de conclure que cette décision a été prise pour éviter le recours à l'endettement, surtout dans un tempérament marqué par des investissements publics qui engloutissent trop d'argent. A ce propos, lors du Conseil des ministres tenu mercredi, le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika a encore incité les responsables sur la limitation des dépenses superflues et surtout d'achever les chantiers lancés et éviter la réévaluation. Cela afin de garantir les dépenses inscrites dans la loi de finances complémentaire pour 2010 relative au nouveau plan quinquennal dotée d'une enveloppe de 286 milliards de dollars et ainsi poursuive le développement du pays sans léguer aux générations futures une dette publique très lourde. Par ailleurs, selon des informations dévoilées sur le site "Algérie-Focus", Ouyahia songe à autoriser les banques à accorder des crédits aux particuliers dès 2011, cette mesure intervient après que les pouvoirs publics ont constaté quelques effets "indésirables" dus à la suppression du crédit. En effet, s'agissant du même contexte, il est à noter que depuis l'interdiction du crédit à la consommation, les banques, (privées surtout), ne savent plus quoi faire de leur argent. Elles baignent paradoxalement dans des surliquidités qu'elles tentent de mettre à la disposition du secteur économique. Mais la roue ne marche pas à plein régime quand on exclut des milliers de demandeurs de prêts, selon une source bancaire. La même source ajoute que "les milieux des finances en Algérie parlent d'un lancement des crédits à la consommation juste après la mise en place d'une Centrale des risques par les autorités monétaires du pays. Cette instance aura pour mission de surveiller les emprunts des Algériens pour éviter le surendettement". En tout état de cause, la réflexion à ce sujet est lancée. Certes, la rumeur à ce sujet grandit et pourrait s'avérer fondée. Or, rien n'a été encore rendu public par l'Etat sur une possibilité de lever l'interdiction du crédit à la consommation. Aussi, même durant l'élaboration de la LFC 2010, il n'a pas été décidé par les autorités concernées l'adoption de cette mesure. Car la LFC 2010 est considérée comme un projet qui a consolidé la précédente loi de finances complémentaire pour 2009, en apportant, selon le texte, de nouvelles mesures de sauvegarde des intérêts de l'économie nationale, à l'exemple du droit de préemption sur toute transaction de transfert de propriété et la possibilité de reprise des entreprises privatisées en cas où le repreneur ne respecte pas ses engagements envers l'Etat. Par ailleurs, il est à rappeler que lors de la suppression du crédit à la consommation, il y a maintenant plus q'une année le niveau des importations algériennes a sensiblement baissé, ce qui en résulte que l'instauration de cette mesure a fait que les effets escomptés par les pouvoirs publics sont loin d'être atteints. De plus, il a été constaté, une année après la suppression de ce dispositif, la consommation des Algériens qui a fortement baissé, le chiffre d'affaires des concessionnaires automobiles, des producteurs et importateurs de biens a baissé, les banques nagent dans des liquidités financières dont ils ne savent pas quoi faire et l'immobilier n'a cessé d'augmenter. Pourtant, le gouvernement visait juste la mesure de réduire le coût des importations d'une part et d'orienter les crédits bancaires vers l'acquisition de biens immobiliers, d'autre part, afin de contrecarrer la spéculation qui y sévit. En conclusion, face à tous ces perplexes, le crédit à la consommation pourrait bien revenir comme mode d'acquisition dès l'année prochaine.