Le crédit à la consommation est une question très sérieuse et complexe et ne doit pas être prise à la légère. Sa suppression a provoqué un mécontentement au sein de la population, mais une analyse profonde de la question permettra de conclure que sa suppression dans les conditions actuelles n'est pas une mauvaise chose. En premier lieu, il est clair que les rapports de force entre la banque et l'emprunteur n'est pas en faveur de ce dernier, c'est la banque, puissance financière, qui dicte ses exigences et impose sa vision des choses. Certes, c'est l'emprunteur qui sollicite la banque, mais celle-ci doit aussi prendre en considération les intérêts du client. La banque impose ses conditions : d'abord le taux d'intérêt est généralement très excessif ; la durée de remboursement est imposée alors qu'elle devrait être étudiée avec chaque client au cas par cas, sans exagération bien sûr ; quant à l'assurance, elle lui est imposée alors que le client doit avoir une certaine liberté de choix, notamment en matière de risques couverts. Quant au montant qui lui est accordé, il n'est qu'illusoire : il est inférieur à celui censé avoir été fixé, puisque dès la mise en place du crédit et le virement de fonds vers le compte de l'emprunteur, opéré, celui-ci doit se préparer au paiement de la première mensualité qui survient quelques jours après, la banque n' accordant même pas de délai de grâce, ne serait-ce qu'un mois. La banque, en fait, devrait indiquer au client le taux effectif annuel global ; en effet, c'est ce taux qui exprime réellement le coût du crédit, il est nettement supérieur au taux d'intérêt. Le taux effectif annuel global comprend tous les frais inclus supportés par le client, à savoir les frais de dossier, assurance, etc. C'est à partir de ce taux que l'emprunteur peut réagir, soit en acceptant l'offre de la banque, soit en se rétractant. Il est clair qu'il y a nécessité de protéger l'emprunteur, ainsi un dispositif législatif et réglementaire doit encadrer le crédit à la consommation, car il ne faut pas perdre de vue que derrière l'emprunteur se trouve une famille qui doit aussi être protégée. Quant à l'impact du crédit à la consommation sur l'impulsion de la demande et les effets positifs sur l' économie, c'est une question qui mérite d'être analysée. Cependant, ce dont on est sûr, c'est que le crédit à la consommation impose d'importantes restrictions à la consommation et des privations, et agit donc défavorablement sur la demande.