Le président de la Réserve fédérale des Etats-Unis, Ben Bernanke, a déclaré vendredi que la reprise économique avait ralenti plus qu'attendu et que la Fed était prête, si nécessaire, à adopter des mesures supplémentaires de soutien à l'activité. Ces propos, dans un discours prononcé lors de la réunion annuelle des principaux banquiers centraux de la planète à Jackson Hole, dans le Wyoming, interviennent alors que les chiffres de la croissance américaine au deuxième trimestre ont été révisés à la baisse par rapport à la première estimation. La Fed ayant maintenu ses taux d'intérêt à des niveaux historiquement bas depuis décembre 2008, le Federal Open Market Committee (FOMC), son comité de politique monétaire, s'est tourné vers d'autres mesures pour soutenir le crédit et l'activité, injectant près de 1.700 milliards de dollars (1.330 milliards d'euros) de liquidités dans l'économie. "Le comité est prêt à mettre en oeuvre un assouplissement monétaire supplémentaire par le biais de mesures non conventionnelles si cela s'avère nécessaire, notamment si les perspectives devaient se détériorer sensiblement", a dit Ben Bernanke. Il a toutefois précisé que la Fed n'avait pas décidé ce qui la conduirait à adopter de nouvelles mesures d'assouplissement de sa politique. "A ce stade, le comité ne s'est pas mis d'accord sur des critères ou des seuils spécifiques de déclenchement d'actions supplémentaires", a-t-il dit. Ben Bernanke a expliqué que les rachats de titres obligataires à long terme effectués par la banque centrale avaient été efficaces en permettant une baisse des coûts du crédit, et il a ajouté croire que les avantages que procureraient, en cas de besoin, de nouveaux rachats de ce type seraient plus importants que leurs inconvénients. En effet, la croissance américaine a bien été moins importante qu'initialement estimée au deuxième trimestre. Selon le département du Commerce, le Produit intérieur brut (PIB) américain n'a progressé que de 1,6% entre avril et juin, contre une première estimation de 2,4%. Cette révision est cependant inférieure à celle redoutée par les économistes, qui misaient seulement sur +1,4%. Il s'agit de la plus faible croissance de l'activité depuis le début de la reprise, à l'été 2009. Au premier trimestre de l'année, la croissance de l'activité avait atteint 3,7% outre-Atlantique. On assiste donc à un net ralentissement de la reprise économique. Et le pire pourrait être à venir: nombreux sont les analystes à redouter une rechute de l'économie (scénario en W). Cette révision à la baisse de la progression du PIB "reflète une révision en hausse des importations et une révision en baisse des stocks des entreprises et des exportations", indique ce vendredi le département du Commerce. En revanche, la consommation des ménages a augmenté plus fortement qu'initialement estimée. Elle a progresse de 2%, contribuant à hauteur de 1,38 point à la croissance américaine. Par ailleurs, la confiance des consommateurs a reculé plus fortement qu'attendu en août. L'indice mesuré par l'Université du Michigan est ainsi tombé à 68,9 contre une précédente estimation de 69,6. Les économistes attendaient une confirmation de cette estimation. Le moral des ménages est particulièrement important outre-Atlantique, leur consommation représentant le principal moteur de la croissance. Au deuxième trimestre, elle a contribué à hauteur de 1,34 point à la progression du PIB. Du côté des valeurs, Intel, dont la cotation a été temporairement suspendue, prend 1,05% à 18,37 dollars. Pourtant, le groupe a annoncé l'abaissement de ses perspectives de chiffre d'affaires. Le premier fabricant mondial de semi-conducteurs ne table plus que sur des ventes comprises entre 10,8 et 11,2 milliards de dollars au troisième trimestre, contre une précédente fourchette allant de 11,2 à 12 milliards de dollars. Intel cite la demande moins forte qu'attendu sur le marché des ordinateurs grand public dans les pays occidentaux. Le groupe n'a cependant pas revu à la baisse des objectifs trimestriels de profits. Boeing s'envole de 3,07% à 63,20 dollars. L'avionneur américain a de nouveau reporté la première livraison du 787 Dreamliner, initialement prévu début 2011. Elle n'interviendra qu'aux alentours du milieu du premier trimestre en raison de l'indisponibilité d'un réacteur du motoriste Rolls-Royce nécessaire pour les vols d'essai. Le mois dernier, l'avionneur avait déjà repoussé de quelques semaines la livraison du premier appareil à All Nippon Airways. Le nouveau long courrier de Boeing, qui cumule plus deux ans de retard, a effectué son premier vol d'essai en décembre 2009. Depuis, le programme de certification se déroule moins rapidement que prévu.