Le président de la Réserve fédérale Ben Bernanke a déclaré que les derniers chiffres de l'immobilier et des dépenses de consommation laissaient penser que la contraction de l'économie pourrait s'atténuer. "Nous avons observé récemment des signes provisoires montrant qu'il pouvait y avoir un ralentissement de la forte contraction de l'activité économique, par exemple, dans les données des ventes et de la construction immobilières et dans les dépenses de consommation, ventes de véhicules à moteur incluses", explique Bernanke, dans un discours qu'il doit prononcer au Morehouse College d'Atlanta. Le discours a été publié sur le site internet de la Fed. Les statistiques publiées mardi sont toutefois moins encourageantes. Les ventes au détail ont ainsi baissé de 1,1% en mars, contre toute attente. Bernanke a également dit que la banque centrale était certaine de pouvoir retirer à temps la masse de liquidités injectées sur les marchés pour parer à toute menace inflationniste. "Je peux vous certifier que les autorités monétaires sont totalement déterminées à agir en temps et en heure pour retirer l'exceptionnel soutien actuellement délivré à l'économie et nous avons toute confiance en notre capacité à le faire", a-t-il expliqué, faisant référence aux sommes énormes dégagées par les pouvoirs publics pour relancer l'économie en général et le secteur bancaire en particulier. "Nous avons plusieurs outils efficaces qui nous permettront de ponctionner l'excès de liquidités et de relever les taux au moment opportun", a poursuivi Bernanke. "Cela dit, fermer progressivement ou réduire la taille de certains de nos programmes de prêt exceptionnels, cela fera sans doute partie de notre stratégie de retrait des stimulants une fois que la reprise sera en cours". Mais la chose n'est apparemment pas encore au programme puisque Bernanke dit aussi que l'institut d'émission étudie la possibilité d'élargir la gamme de crédits disponibles via son programme de redémarrage de la titrisation Term Asset-Backed Securities Lending Facility (Talf). Bernanke n'a pas été plus précis mais les professionnels pensent à des obligations adossées à des actifs de l'immobilier commercial, un segment qui a connu une dégradation rapide ces derniers mois. Pour l'instant, les sollicitations auprès du Talf sont inférieures à ce que la Fed prévoyait. Alors même que la Fed a servi $200 milliards en prêts, il n'y a eu que $6,4 milliards de transactions opérées dans le cadre de deux adjudications jusqu'à présent. Enfin, Bernanke a justifié les mesures prises pour sauver l'assureur AIG, arguant que sa chute aurait compromis le système financier international en son entier.