La Maison Blanche a déclaré lundi que le vice-président américain Joe Biden est arrivé en Irak pour participer à la cérémonie marquant la fin officielle de la mission de combat de l'armée américaine en Irak. Il s'agit de la sixième visite de M. Biden en Irak depuis janvier 2009. Les Etats-Unis doivent achever officiellement mardi leur mission de combat en Irak, en réduisant à moins de 50 000 soldats en Irak contre 144.000 soldats en janvier 2009, selon un communiqué de la Maison Blanche. Les troupes qui restent en Irak devraient conseiller et former les forces de sécurité irakiennes, mener des opérations anti- terroristes conjointes, et protéger les civiles américains. Conformément à un accord entre les gouvernements américain et irakien, toutes les forces américaines devraient quitter l'Irak d'ici le 31 décembre 2011. Cependant, les forces irakiennes sont "capables" d'assurer la sécurité du pays, a déclaré aujourd'hui lors d'un discours télévisé le premier ministre irakien Nouri al-Maliki, au dernier jour de la mission de combat de l'armée américaine en Irak. "Malheureusement, nous sommes confrontés à une campagne de scepticisme et nous sommes sûrs que son objectif est d'empêcher le retrait", a-t-il dit sur la chaîne publique Iraqiya. "Je vous réaffirme que les forces de sécurité irakiennes sont capables de prendre leurs responsabilités", a martelé le chef du gouvernement. D"autre part, l'irak a retrouvé son indépendance avec la fin des opérations de combat américaines et ses forces de sécurité relèveront tous les défis qui leur sont lancés, dans le pays ou de l'étranger, a déclaré mardi le Premier ministre Nouri al Maliki. "L'Irak est aujourd'hui souverain et indépendant", a-t-il dit à ses compatriotes dans une allocution télévisée marquant le retrait officiel des forces combattantes américaines d'Irak. Environ 50.000 soldats américains parachèveront la formation de l'armée et de la police irakiennes. La mission de combat américaine en Irak se termine officiellement ce mardi soir. Mais pour beaucoup de Marines meurtris, de retour au pays, le processus de guérison ne fait que commencer. Barack Obama doit proclamer mardi soir la fin de la mission de combat américaine en Irak (lire l'encadré plus bas). Mais tandis qu'une page se tourne dans l'histoire de l'US Army, après sept ans d'engagement sur le sol irakien, pour certains anciens combattants, la guerre fait toujours rage. Dans leur tête. Ces meurtrissures psychologiques sont plus difficiles à appréhender que les blessures physiques, y compris pour les proches de ces soldats à jamais transformés. Et pour qui la "vie normale" ne veut plus dire grand chose. France 24 dresse le portrait de certains d'entre eux. Par ailleurs, la population locale, notamment le million et demi de personnes déplacées par la guerre, vit toujours dans une extrême précarité. Comme des centaines de milliers de ses compatriotes, Karim Hassan Abboud tente de survivre avec sa famille, dans un camp de fortune à Chukook, un quartier chiite du nord-ouest de Bagdad. Cet ancien pêcheur, âgé aujourd'hui de 59 ans, a quitté il y a quatre ans sa maison située dans une zone ravagée par les combats entre sunnites et chiites ayant suivi l'invasion américaine de 2003. Il loge avec les siens - son épouse, ses deux filles, toutes deux veuves, et ses trois petits-enfants - dans deux pièces insalubres, recouvertes d'un toit fait de fer blanc et de morceaux de tissu. Dehors, le chemin de terre est souillé par les égouts à ciel ouvert. Pas d'eau courante, et un seul petit groupe électrogène pour les 3.150 familles du camp, un ancien champ de manoeuvres de l'armée irakienne. "Nous espérons qu'avec le retrait des Américains les choses s'amélioreront, mais j'ai bien peur que cela ne soit pas le cas et que les gens continueront à s'entretuer", dit Abboud. Son ressentiment envers la classe politique irakienne, incapable de former un gouvernement près de six mois après les élections législatives, est patent."Ils se battent pour des postes et n'ont aucune idée de ce que nous mangeons ou buvons ou de nos conditions de logement", accuse-t-il.